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vendredi 8 janvier 2016

Ah Dieu, que les orages d'acier étaient jolis

452_ Ludwig, in den Stahlgewittern


In der Nähe, in der Ferne

Secteur de la Vesle dans l'Aisne.
Im Osten nichts Altes,
Par deçà le rien nouveau au bal interdit, son altesse
la grande nuit des mots
in der Farbe Blau
coule hors des veines
de Heinrich Heine
dont le nez coupé saigne d'abondance dans les sédiments des eaux de vitesse.
Ah Dieu, comme le Rhin n'en menait pas large,
Les faisans se pendaient à leurs pennes,
des rives aux peaux sèches ne décollaient plus les barges,
plus personne ne voyait aux barbules des nuages
dépasser les bouts de plafonds éclatés de soie sauvage.
Das Dasein Gottes.
Le bleu horizon, Frank-amphibie,
dévale depuis l'amont d'une espèce de Lépante,
et sème à la nage les vaisseaux de petites graines
d'une future forêt à tout jamais germante
née pour séparer les Gallo-romains des Franken.
Blutstrom pariétal,
dans les grottes enterrées surgissent les inscriptions
d'une étrange bataille fluviale.
On ne discerne plus les Aragon
de Soucy, vers Soisson, jusqu'à Thaon-les-Vosges,
les noms s'effacent sur le nécrologe. 
Concussion:
Trois fois submergé par la vague de terre, trois fois miraculeusement sanctifié dans la réémergence, les trois journées du Christ-roi rétractées en une seule, perte de la plaque en fer, aller-simple vers le retour à soi depuis les dessous de la meule gisante, après la gagne d'un voyage au bout de la nuit du pays des morts. Les mouvements des boyaux de la glaise connaissent aussi les trépidations du côté coeur.
Rejeté, pondu de nouveau, refaçonné, bizarre parthénogenèse, saint sué par les mottes, à l'écart du Barbusse de mauvais aloi, croix du moi rapetassé sous la capote, croix de fer dans les bottes, s'il s'aimante, il ira faire la manche dans les trains dadaïstes de l'enfer blanc avec les singes en hiver.
C'est la même chanson avec les admirateurs d'Aragon, on a beau les admirer admirer nous-mêmes, visiter les ateliers de soierie de leurs blogs studieux où gonflent de subtils cocons vibratiles, on se retrouve devant l'éternelle image pieuse qu'ils révèrent à l'étau de leur bel établi. Les biographes n'y pourront rien changer, quoi qu'ils fassent, leur part de travail sera donnée aux anges chargés de nourrir la chrysalide et de polir, sous l'eau des rêves de leurs maîtres cultivateurs, la subimago sublime.
Ce n'est pas chez eux qu'on rencontrera un Louis Aragon, connaisseur de toujours, malgré ses vingt ans, de la culture des hommes de Ludwig der Deutsche, chauffant son âme au feu guerrier, remportant des concours de beuveries dans les tranchées, devenant le lieutenant préféré des gars de sa compagnie.
Ils choisissent de le mettre en concurrence avec le cuirassier à pied Destouches. Lui sait se conformer. Tout comme confirmer dans l'horreur, la vilenie, le désespoir, le pétrissage de sa glèbe naturelle d'homme de droite.
C'est aller au plus court, laisser dans l'ombre toute la part de socialisme négatif de l'écrivain Céline, débecqueté complet par la vie à l'américaine promise aux hommes, nouveaux-veaux d'après-guerre dont se moquera fort courtoisement le facteur poète cyclographe de Jacques Tati en 1949.
Aragon s'offrira de se voir définitivement perdu à lui-même, enfin, lorsqu'il feindra de découvrir une tombe militaire à son nom, un certain Jean-Baptiste (prénom du possible arrière-grand-père Massillon) le mouchant du sol des vivants. Fausse perte, bien sûr, morte en couche. Moment paradoxalement résurrecteur qui lui fera relever le gant et prendre une bonne fois pour toute la place du mort Vaché à droite de l'habitacle de la Mercedes qui roule à tombeau ouvert dans le coeur d'André Breton.
En souvenir d'Apollinaire, pour complaire au cher André, ah Dieu, qu'il ne fallait surtout pas dire que la guerre fût jolie. L'ennui des casernes vécu jusqu'à l'engorgement des oreilles en 1919, fournira un socle idéal au paraître sincère.
Le changement de panoramisme derrière le pare-brise de la conduite surréaliste, le mode automatique de la boîte de vitesse, cerclaient les esprits comme la glissière d'une route de montagne en gaze de coton s'enroulant autour du front du roi Guillaume, et tombaient à pic pour parer le goût des précipices romantiques partiellement allemands. Les vivants à crédit pouvaient être tancés au lance-flamme, les surréalistes s'engager dans les Corps-Francs de la lutte contre le gâtisme entartrant de ses dépôts tous les virages des artères, incendiaires des champs de la littérature à magnétisme et pâleur bleus, fouleurs des raisins de l'ignoble pourriture, Anicet et Louis virent que tout cela était bon. Les murailles pâteuses replâtrées de nougatine en colère étranglant le Ring de la vie changeable, les créneaux sucres d'orge perforant la gorge du donjon caramel fondu du monde transformable, enduits de crème chantilly solidifiée de frangipanes gâchées à la truelle par les maçons de Moscou-la-gâteuse, seraient prêts à s'écrouler au son de la clameur d'un clairon dépourvu de quant-à-soi con sordino. Les Gide et Céline de retour d'URSS moribonds n'avaient plus qu'à bien se tenir à l'abri des parements de leur Paris fabriqué à la chaîne au pays de Canaan.

lundi 26 octobre 2015

El Àrbol de la Matria del "Argoll"

433_ Le Forestier épigraphiste de la biographie
des arbres non putrescibles
sortit épuisé de la vernalisation naturelle
que lui dicta l'imposant végétal minéralisé
qu'il s'était juré de faire renaître à la vie -
Dans les bras du réconfort de Blodeuwedd
Courtesy ONB (Office National des Biographies)
et PCF (pour le prêt du tableau de Blodeuwedd
vandalisé par Marcel Duchamp en 1919
et cédé au Parti Communiste Français
et à monsieur Georges Marchais par Louis d'Aragon
en 1979)

For no farmer who fingers the soil with love and knowledge, no poet who sings of it, artist, contractor, engineer, even child bursting into tears at the inexpressible beauty of a field of daffodils — none of these is as intimate with Earth as those who live on, live with, breathe and drift in its seas. So of these things you must think; with these you must dwell until you are less sick and more ready to face the truth.
Theodore Sturgeon, The Man Who Lost The Sea


L'Arbre Aragonoak sacré envoie les passereaux invisibles du temps de la poussière vénérable afin qu'ils décachettent la lettre cachée dans l'Album de famille posé sur le bureau en teck du forestier des Os et Beaux Restes félibrige en chef de l'Office National des Biographies d'époques. Dans l'oeil synchrone des Elsa du cycle des aulnes couchés au creux tranquille du cyclone (statique ouragan proche de l'Oregon) des amours sur les charbons desquelles on soufflera jusqu'à l'extinction des lendemains, il faudrait que Philippe, Théophane des gamuts des chromes du Gwer et des illuminants glauques, l'ami du Cheval roux de la Dame déçue, le compagnon des Chevaux de Feu le cinéaste arménien diffus que l'on sauva de l'hôpital psychiatrique, repliât les pattes de son compas qui lui ouvrit les portes cylindriques de l'auguste fût llugyrn lleufer, "à la langue brillante", brillante comme la couleur des choses qui vibrent lorsqu'on les regarde depuis l'envers, et consentît à remiser les outils de son troc qui pendent à son froc et menacent de trahir un trafic de breloques. Le forestier arrivé au bout de sa quête doit savoir rentrer dans sa propre tête pour y ranger les scies, les sangles du débardage, les copeaux des souvenirs rouges comme le soleil des éternels printemps que l'avalanche de leur propre poussière de sang éblouit. Voilà ce qu'on devrait pouvoir lire dans la lettre, écartée jusque-là, à destination du jeune forestier le visage écarlate par la tristesse d'en avoir fini avec la saignée du labeur qu'il put pratiquer, dans la jouissance de faveurs exclusives attribuées aux amis du Major des arbrisseaux du Cad Goddeu, sur son Arbor Jovis adoré.
Apparu Brân Fendigaidd
Li coronemenz Looïs venait de commencer
Guillaume d'Orange dit ne point désirer son aide
Car il possédait entier encore son nez
Au Café de la folle Blodeuwedd
Y'avait déjà des fleurs du pays de Retz
À l'échafaud d'Argoll
Lieu de ruines d'une île dépecée par ses cairns
Dans les forêts pétrifiées, décimées de l'Herne
Le Chevalier Vert et Bran le Corbeau
Noyés en Ys perdirent à leur crâne
Des lambeaux de peau
Et des bouts de membres Pétrograd, morceaux de bras charpie de pétropoles d'organes
Les vagues rasaient les ailes des atolls
Que les services de l'impôt de ces villes
Déplumaient pour les réduire en poudre d'ossements, les répandre sous les eaux de romances infertiles


Le Livre Noir du Camarthenisme
par Louis d'Aragon


Dans l'ascenseur pour la germination, les sourdes combustions de frêles Nadja sous des airs de Lanux, de culture ambidextre, les squelettes fougères des fungi des oronges d'Elsa, lancéoles de doigts de feu sur des ailes aux mains de papillons, agneaux ou werewolves -- à peine en coiffait-on les vacuoles que le long train de fumée des rapides voitures de spores s'en échappait et dérapait sur le voile de tulle d'une minceur extrême qui d'habitude dérobait aux regards la fente de leurs volves --, les duos puis les trios de Nancy, ambigus par nature, d'aucune ardeur importune restreints ou ralentis, travaux d'Herculesse à faire pâlir de désir le moindre éromène qui passe et se laisse dépasser dans l'au-delà du plus petit bout de fesse, commençaient à vriller la tête du forestier repiqueur des heures et des minutes à l'opercule d'un temps que les printemps de moins de vingt ans ne pouvaient pas, s'ils étaient honnêtes phénomènes, jurer sur la fête du Têt pouvoir reconnaître. Devait d'émouvants adieux à la nux des jours heureux, il faut savoir arrêter la course des dunes sur les grèves des sables du sommeil de la biographie, renoncer aux jeux de l'enfance de l'art à bâtir des châteaux hors d'Espagne. Il est minuit dans l'arboraie du Meister biographe, son diable est dans les retailles et les refaçons, cave sciurum, mettre à l'amende tout fruit à écale, se méfier des plantages de cocagne des bons écureuils samaritains femelles ou mâles qui remuent la terre du passé avec leur jugement d'épiaison débourré dans les confortables pollens du bellâtre aujourd'hui.



Et Antoine Gallimard vint le démarquer
La fortune du prince d'Aragon
était une fois encore totalement laminée
Au ministère du Palais du Louvre,
il devait déjà des sommes folles
Il ignorait qu'un jour à vif je l'épigraphierais
Ph. F.


L'Ogre agreste forçat de la dormance du chêne Aragon se réveilla pris dans les cernes et les orbes des oraisons vertèbres du grand tronc dont il retraçait les chemins de sève dans la portance d'un liber dont les akènes du destin avaient tu la déhiscence. Philippe trouvait parfait cette absence de descendance. Abba qui se fit pair de l'errance dans les assemblées de veines des chênes Carnutes, de ce pape des miroirs romains polis par les mages, rouvre d'ans frottés au mercure de tain, qui fit plein d'enfants à l'aperture de leurs multiples reflets dans les huttes de secrètes garennes et les gîtes de rues en varennes, sans en reconnaître un seul à son image, de la cave au grenier de sa Grange-aux-Belles, Philippe flairait toutes les galeries creusées par des hôtes xylophages, enfermés dans des culs-de-sac où gisaient leurs larves ribambelles, et le recevait tel quel. Qu'importe l'écorce du délit, Cernunnos ou Déesse Mère, Georges Marchais l'avait ordonné, qu'on le laisse tranquille, l'Homme qui trottait toujours hors de son lit à la vitesse d'un cheval du Pays de Galles aux abois (comme Lo Grand, Préfet du Maquis qui refusa de déambuler au pas de l'oie) avait bien mérité de la patrie. Fut-ce la belliqueuse celte matrice qui le fit juter capsules et graines hors de leurs gonds séreux ? L'Amour forestier courtois est un champ de retaille. Vint le temps des coudriers blondins et blondineux, des noisetiers chatains et chatonneux, chacun palpait la moelle qui émergeait comme la lave haletante d'une île naissante au fil du poil lissé des autres, au milieu de l'espace des tempêtes qui livraient bataille l'hôtel de Toulon devenait côtre pour les arums marins des os doux. Un long tube de verre en forme de pénis de dauphin crevait le plafond de la serre de l'océan, l'étroit film d'écume qui fécondait la rive jusqu'à Nice semblait baver de la gueule d'un loup, qui pouvait deviner que l'Aragonoak partait nager au large et braver un peu du bois flotté de sa mort pour tester la navigabilité des effets de son annonce face au suprême et bleu néant ? Barreur placé juste sous la voile de grand foc, Philippe, sextant à la bouche, décrivait les itinéraires d'une écriture plus neutre que blanche, trouvait les adjectifs de la meilleure météo et l'idéale équilibre de la quille d'une syntaxe propitiant les bons vents du récit, d'une seule touche, sans jeter la coque de sa graphie sur les écueils signalés par de vieux cartulaires qui répertoriaient les catastrophes homériques des idéologies funestes et les lieux de naufrages, dont les repères étaient très souvent faisandés par la main de marins bureaucrates recrutés aux livres de rôles des équipages de telle ou telle histoire officielle. Il refusait les querelles, non le grand Louis ne mit jamais la main au paquet du matelot Ristat (peut-être justement parce qu'il faisait office d'Elsa, celle avec laquelle on ne couche pas), oui il connut des aventures ombreuses avec des petites branches de sureaux sur le pont des sous-bois parmi les futaies de l'esquif ou du radeau de Billy Budd, ce grand charme noueux badigeonné de miel. C'était toujours mieux à prendre que le colportage des histoires de bagarres qui mettaient aux prises ses habituelles petites fiancées renfrognées de jalousies en mal de mère, bien abritées sur le croiseur du Commandeur-Colonel des Croyants, le vaisseau Fabien de la Royale Communiste, dirigé d'un gant de velours de fer de framboise écrasée par le pacha Marchais, et qui se nommaient, d'après les registres des tavernes, des docks et des ports, Rolande L (toujours tirée à quatre épingle dans des costards d'homme en tweed bardé d'ammonites ou sergé d'anthracite), Jackie R (connue pour imiter les tenues et la coiffure du maître Arbol de la terre gaste d'Argoll) et quelques autres. Plus il plongeait au centre de cette Ys dévastée d'hiers, plus Philippe saisissait par les filaments de branchies entières le pourquoi de cette nouvelle respiration chlorophyllienne désormais familière à l'auteur de ces bouffées d'amours, et la raison de cette recherche personnelle de l'Isis en soi rassemblant les membres de l'Osiris de sa jeunesse peaussée dans l'étui du corps d'un homme sans passé, sans enfance, ayant connu cent morts et mille naissances, convaincu d'être fleuve sans embouchure, saule-player à la rive d'une littérature sans avenir.         

suite ce soir.

mercredi 21 octobre 2015

mardi 13 octobre 2015

À l'Arès du bus

428_ Behold A Pale Horse (With Cat)


À Rafael Narbona

"Il faut savoir risquer la peur comme on risque la mort,
le vrai courage est dans ce risque."
"C'est le caractère qui manque à Blanche de la Force."

Georges Bernanos, Dialogues des Carmélites.
Dans la ligne droite des Longs Cimetières
Les dernières 24 heures du Lorca Man.
Au surf de la Retirada,
Mer des réfugiés étale de Bourg-Madame jusqu'au moins l'île de Man,
L'Homme de la Manche en Murcie ne veut pas fuir sur une planche la Légion Condor,
Qui parada
Devant Franco, vers le pays sursis des Francs du nord
S'il lui faut monter à la frontière les 1939 marches, comme un hors-la-loi,
De ce mois de janvier dans un froid motif de mort,
(Sur la voile de hune deuil des montagnes à mi-mât,)
Qu'on le laisse se retourner et regarder les images
de Mourir à Madrid, la foi dans son malheur se montrant à sa rage,
Avant d'éteindre la lumière.
Bandes molletières et ceinturons serrés
Les gendarmes français
Se promènent sur des échasses,
Donnent les ordres qui les mettent en chasse
Ne valait-il pas mieux fermer l'espace au courant
d'air qui sur leurs pilots les maintenait en place
Et les contre-balançait ?
À la réflexion les flots républicains le sautaient
Tels des germes une barrière
D'anticorps
La Brèche de Roland
Ne fut jamais réempierrée
Vingt-cinq ans après Artiguez la passait
Encore.
Moteurs Porsche dans les chars
Et Henschel dans les autocars
Fiat Dux dans les génoises et les Savoie des vieux Marchetti,
L'Arès au fond du bus
Glacé comme la haine muette du feu de l'Erebus
A mis son béret de nuit
Pour se rendre invisible
Dans les bois calcinés des cervidés
Franquistes qui cachent leur calvitie
(Conquise lors de la bataille d'El Mazuco des Asturies)
Avec des bonnets de suie,
Leur part de fierté sagacement imputrescible.
More than a club, a sword,
Accompagné du maître des Envers
Régulateur chtonien des messages de l'héroïque horde,
Hadès, expert en doublethink
(In the east all of Louis' suns gradually sink
La Reconquête de l'Aragon fut une Boscherie,
Les repentirs sur la toile de Jouy des Malraux sont effacés
Par des mèches de coton indien qui sortent des oreilles du louchébem
Archiabbé Marty, l'autre cardinal préféré des sbires
du NKVD,
Nu mutin noir comme à son baptême,
Et furent repeints au sang de lymphe badigeon
Des satyres,
Invités permanents dans les galeries
Des Kremlins de la perpétuelle écorcherie,
Pourquoi Philippe Forest dans sa biographie
Ne mentionne-t-il pas ce que le patron
Du journal Ce Soir
Dit un jour de Bernanos,
Marin solitaire en pleine mer de Ross ?
Els Grans Cementiris sota la lluna fondus au noir,
Omission et autre grande cimentation à la truelle du Mot-dire-vrai
Comme disait Emanuel Mink
On désirera toujours chérir les conformes glaçons
Flottés dans le long drink
Des tabulaires petits gestes de maçon que la banquise de notre mémoire
Avec chaleur hiberna.)
Quelqu'un jurerait que ce Manuel ait lu De Diéguez,
Et Quintilien,
Personne n'est si mauvais qu'il veuille par surcroît le paraître,
L'important est de faire fuser les serpentins
Et ne pas montrer son côté vainement vilement reptilien,
Comme savait le faire Aragon devant Fadeïev après que Staline eut fait comparaître
Koltsov, disparu tel un Pégase plombé par la rouille de sa catabase dans les steppes camarguaises
Des deltas des Ob et des Anadyr.
Artiguez, Tirésias de l'Adour à son nadir,
A repris son bâton de cornouiller pour battre
Deux fois le serpent Viñolas et l'agent Carlos comme plâtre,
Il n'a pas peur d'affronter sa Nekuia,
Manuel,
Dans les secousses de l'autocar sous-marin
Rue l'extraction des souvenirs compressés entre Pau (ou Maguelone)
Et San Martìn de Tous près de Barcelone
(Ou Saint-Sébastien),
Repense à Pedro,
Le garçon qui pourrait être son fils,
Elsa et Louis auraient eu l'envie de l'adopter,
Si les Autorités, barbares publicains du laïc Saint-Office,
N'avaient décidé qu'ils ne sauraient s'offrir ce genre de cadeau,
Pedro,
Basking in the masculine moon, jeune joueur de balle de lune,
La tend au chef catalan (qui put être Basque) clandestin,
Essor Fati de la pilota de peu qui fouille les intestins,
Puis voit le cavalier du livre de Jean
Pale Rider du râle, High Plains Drifter du rien,
S'avancer coupeur de garrot à Teste Brune
(L'équilibre de la rétribution, pris aux jarrets, se couche
Balance nue sur le plateau de l'âme qui palpe et juge comme les doigts d'un homme caressent le coeur et touchent),
Morte liesse des lendemains emporte avec elle les joies du passé dont le rappel du vent cisaille les voiles soudainement auto-immunes,
Dieu comme c'est exact, le père Francisco
(Fait-il deviner le Pape élu 49 ans plus tard,
Celui qui parle aux vautours de Cuba sous des allures de révérend Congar ?)
Semble posséder des yeux
Frottés à la terreur charbon de ceux
De Federico
Garcìa
Lorca.
Rafael Narbona nous le montre avec saisissement dans ses deux nouvelles,
Les Nationalistes sulfatèrent des hommes avec le plus grand mépris,
C'est la dignité du courage qui les vautra dans les fosses éclaboussées de purée de cervelle,
Bernanos l'avait en 1937 ainsi décrit,
Les Satanistes
Ètaient nombreux à chercher un précaire abri
derrière les murs de pierre du Sanctuaire de Santa Marìa de Bastanist.
Manuel Artiguez est monté dans l'autobus
Le compartiment passager déjà se dépressurise
Le héros, comme à son aise dans l'habitacle de The Gauntlet, se dépouille de ses attributs
Il n'a plus en main que sa Durandal
Nous sommes rendus au chapitre XI du film de Zinnemann,
Il lui faut passer le pont des pours et contres du temps de crise,
Quitter la base arrière, verte pâture de la France des Iparretarrak aux confortables hauteurs afghanes,
Partir de Pau pour tuer l'ours,
Racheter la sépulture d'Anticlée,
Sa mère d'Odyssée (pourquoi ne l'a-t-elle pas abandonné ?)
Il croisera peut-être le neveu de Charlemagne sans monture ni sandales
Dans la montagne sous le tapis de laquelle tous les villages de la comarque ont glissé leur clé
Il mène sa barque de Lurqa,
Son combat mental, sa course corsaire, Achab d'un Jihad
Que la légende ancienne des Soufis admet possiblement paisible
Aux mânes maternelles Manuel doit ce sacrifice
Pour Viñolas, son acte n'est pas tant risible
Que cela, vu depuis un coeur sous la soutane de son uniforme
Au nom du fils Manuel's glad
To be or not to be also a Lorca Man.
As the waves and the wind when they struggle together in a storm,
As mad. 



Le Devisement du Monde des Merveilles de l'Espagne.
Compression de la cabine de l'autocar
 comme celle d'un sous-marin soviétique de Cerdagne
 se noyant dans la mare
laissée derrière par le Rìo Segre
Galine che non ano pena ma ano pello chome le gate et sono tute negre
(dialecte vénitien de ma campagne)

mardi 6 octobre 2015

Esplanade des galantes Indes de la gravide

426_ All the Hats are Brown and the Sky Is Grey, 
Sankt-Leningrad Dreaming

À D.B.
La première fois que les Invalides virent Marguerite
Ils la trouvèrent trop sagement unready maid
Leurs marches ne se sentaient pas de faire du baby-sitting tout de suite
Et préférèrent la renvoyer sur l'Eros d'un Préfet qui proposait son aide.
Un grand transparent aragonite lui était né
Dont la macle paraissait tranchante à double cristaux
Le fruit des entrailles (infant-oiseau toucan frappant à l'aorte) de la superbe Toucas Aphrodite
Régressait déjà vers Douarnenez
Ou quelque autre coin de la Bretagne louée pour ses caches et ses points distaux
Or maybe in Toulon, far away out of wedlock, near the Bay of Angels but from a stranger bed
Mes bouts de débuts debout
Dans les boues de diamant de la vie des endroits
Et des envers vers l'Anvers de tous les Sancerrois
Du monde où l'on se désarrime des trésors de désarrois
Que placèrent les hommes, jetons de cire,
Sur les parchemins transcripteurs de tabous,
Théodine et Constance, comtesse de Tinseau,
Les paraphèrent, qui jette sort signe,
Depuis les meubles sommets, avalanches de ma mort et de ma naissance, qu'ils dorèrent dignes,
Toute affaire glissante j'étais comme dans Potemkine le landau
Je planais encore tout mouillé fauconneau dans la mire
De sa première esplanade
Fils du ciel de l'automne, la branche Massillon est son Kashmir
À lui, oh let the sun beat down upon his face, dans le désert de l'histoire de fesse de cette arlequinade
Dieu c'est le soleil, le vieux Toucas est fait du même bois sureau
Que le grand-père paysan des paris de Nerval
Voyageur de la pluie qu'on rencontre au passage de l'impériale
Et du vol de l'aigle de Saint-Jean sur les vaisseaux à mille tonneaux
Des secrets de la Couronne d'Aragòn qu'un Fantomas inquisitorial
Détroussa
Sans pousser plus de soupirs
Que cela
Quai de Javel, bleach ou loup blanc, qu'importe l'invisible port ammoniac des peaux
Pourvu qu'on ait l'adresse de la famille Andrieux
Se faire encarter pâle Andromaque dans les tanins du futur aux rouges dépôts
Ne sera pas jouer les mâles dominants dans l'écume de ses navicelles, babines retroussées et sourires luxurieux
Trois ans après 1713 disparaissait
La Couronne, il fallait bien sauver le soldat des Porcellets
Vint le temps du Poète du Gévaudan
Lâché dans la douleur Capitale pour libérer les amours fous proies moniales prisonnières des gueules de canidés sur-marivaudant.
André prit le maquis aux latitudes de neige des lapopies
Et vit la Julitte du beau silence des quartiers laids sauvegarder son Cyrice de fils
Qui avait fui Paris, bien-pensant soit qui mal honnit, et ses rues dépavées par les marquis du fade, épais dévoreurs des mioches de la Nouvelle Antioche, et les seigneurs des petits supplices, dans les arpèges de la grande cité fardée comme un piège à loup noir de Lycaonie


Rouge ou le Souvenir
Vista de la Corona de Aragòn