lundi 26 janvier 2015

The Noble Micrologic Tale of Sir Jacques (3)

I'm my 
favorite brother,
my other is brighter
than me that way


368-''__J'ai toujours été amoureux du peuple juif. Ce sentiment est encore plus fort alors que je rêve que je suis mort. Je ne vais rien laisser en héritage, surtout pas l'once d'une trace de culture politique, tout juste m'allouera-t-on de guerre lasse que je fus en France à la racine d'un contre-Kultur Kampf un peu chien, d'ailleurs plus inspiré par l'air du temps que purement intuitif. Nous l'avions volé à Ronald Reagan comme on chaparde une gerboise bleue avec l'accord de Vian dans la région du polygone de Reggane. C'est comme ça chez moi, je ne ferai jamais partie de la creative class chère à ma fille comme elle est chère à quasiment tous les pratiquants du syllogisme politicien, j'ai toute ma vie sucé les roues, aspiré, sur les autoroutes et les voies spirituelles de ma vacance, les colis perdus des concepts à la mode avant qu'un autre pélerin mou ne les ramasse. Aucun boumeur bébé, qu'il soit prince, qu'il soit pékin, n'a oublié les étincelles du feu précieux que les rois Elvis et Bob apportèrent au foyer d'une autre définition de la liberté offerte à tous les hommes, entre `55 et `63. Nul de ma génération ne pourra ne pas frémir à la remembrance des achoppements climatiques qui clipsaient de leur bouchon les terres froides, les brûlis des tourbes aux sables des steppes austères, et les herses des déserts gris du faux printemps khroutchévien ainsi que les flacons de la politique de la barotte et du Caton tirée du pressoir du vignoble eisenhowérien que l'innéffable poète mal-gaulien d'Amérique du bord de l'eau, face à Bordeaux, lyrique, savant et beau comme Julien Lepers parlant aux oiseaux, qualifiait de soporifique et fade, vrai mouroir aux alouettes quantiques pour les électrons d'une jeunesse dont les blousons en cuir d'aviateur déplumés trahissaient la déshérence. Les musiciens de cette époque bénie sont ceux-là qui nous mirent au banc de la Cité. Depuis ce temps, nous ne sommes plus que leurs pâles imitateurs, nos coups de mentons en chaire, sur les estrades de nos dimanches, nos effets de manche hebdomadaires, ne sont que mouvements de pelvis en enfilade plus imaginaires que symboliques en l'état. À peine de potentiels rivaux, nous ne fûmes que ridicules bassins résiduels percés de flacconades, collecteurs des petits rus du théâtre des flux las de la promesse à répétition, gras réceptacles d'un bien maigre spectacle de séduction. Le sommet de la piscine de Gloria Swanson étant atteint par le pilote de trônes, golfeur à toutes ses heures, compulsif joueur-expert du Game of Drones, placide ferial cooler en Syrie, déclamateur de phrases vaines voguant sur les rubescents sourires gingivaux du 44e président dans la minutie cyclopède de l'oeil de Personne au coeur du cyclone de l'horreur des hyperboliques américaines auras. Faut-il que je m'en souvienne alors que je meure pour de rire pour de bon ? Désactivé des aimants de l'ego qui fascine, j'aurais voulu lire Maïmonide à fond plutôt que Saïkaku. Au fond, j'ai fonctionné comme j'ai lu, seulement par à-coups, c'est-là mon drôle de drame, je n'ai jamais su faire cascader la flamme de mon intellect aux pignons de cire de son arbre à cames. Israël désignait mon véritable Orient, c'est la faute au non-dit qu'en mon âme le secret du traité Picot redessine que je suis tombé du mauvais côté de la Palestine. Un vieux Chirac qui meurt, c'est l'autodafé d'antiques parchemins d'une Oubliothèque qui purule de joie devant l'invasion thermique d'une Fata Morgana faisant péter toutes les bouches à incendies de l'oasis de Tozeur.