jeudi 7 mai 2015

Les Tueurs-nés de l'Esperpento

Le sommeil de l'encre séchée
dégradait les liaisons de la pensée.
Sur le mur de la taverne numérique,
grossissaient les ombres.
Éveils des plus monstres,

les tueurs de l'Esperpento (qui désencombre,
 dans les miroirs bleus de l'outremarin ibérique,
les vaisseaux de la raison par mille caillots bouchés,)
rouaient de coups de poutre à bout touchant
le marbre des claviers
(enfoncés vivants
par les chemins et les tangues d'antan,
traverses des grandes lois oniriques)
des poètes exsangues
à force de surexposer les coupures
de rêves, entre les feuilles de papier 
brouillard, à la gorge de leur écriture.
Dans la noirceur ferrique
de la poussière de leur Gesang,

Archipobre y protomiseria 
El Buscòn.
391_To be Charlie
(or dreadnought to be)

no es tiempo para charlotear,
Ce n'est pas prendre ses manques de désir
pour des arrêts de petits chars,
comme on désigne au Québec du doigt les autogyres
qui bloquent les boggies des tramways,
(ou des streetcars,)
dans l'espèce d'aboulie
propres aux chorées garés en double syllabes,
en buena ley,
(comme des piles de sables mouvants devant les dépôts et hangars)
des écrivains sommairement pâmés par leur gift of the gab,
ou endormis sur les cartes dessinées par de vieux astrolabes.
Ce sont tamis que vent molli laissa transir.
Aboli, cours de la Rivière des Outaouais.
Corps nus sans têtes, ils se croient toujours de la fête au château Marly.
Don't push us round, baby. 
Discussion :
La But Brigade cernée par Rushdie,
n'aime plus l'encre du tout, et veut arrêter les frais.
"Nous sommes pour le droit d'expression, mais...",
voilà la somme de lourdise dont sont capables les susdits,
façon d'encourager les empêchés de décapiter en tronc,
de livrer nus les déliés des plumes d'oie
aux puits des encriers épuisés par l'invisibilité des jus de citron.
Les Gary Trudeau, les Francine Prose, gens égarés de nuit qui nous fourvoient,
sont les iconoclastes d'un mol aujourd'hui plastique
à double-fond,
dynamiteurs modernes des caractères du gros canon,
trancheurs de l'ombre des anatomies saillantes et des écrits clastiques.
Ils veulent en finir avec l'encre,
faire place à la médiocre encaustique du sang digital,
petites lignes, gouttelettes accrochées mortes aux pièges des palancres,
offrir allers simples sous une lame chaude aux nuques froides de l'occident occipital.
Promesse d'un siège pour tous sur le vol Avianca zero-once
de Jorge Ibargüengoitia,
extirpées du ciel les mauvaises ronces mal-poncées,
saigner en silence les racines de l'Esperpento et ses antiques alléluias.