dimanche 20 avril 2014

Warszawa-Parigi ieri, Malaparte oggi

325__C'était hier dix-neuf avril, il y a septante et un an comme aujourd'hui, au commencement du printemps dans le souffle blanc des mille pétales d'un cerisier underground né sous la ville, se levait le ghetto de Varsovie.
Pour Malaparte qui revient dévêtu du manteau de son uniforme à col de martre dans le Paris de mille neuf cent quarante-sept, cette insurrection des combattants juifs, inspiration principielle du soulèvement du premier août 1944, est l'unique preuve d'une ville en armes contre l'occupant nazi, dragon sifflant de ses naseaux lance-flammes le feu sur les têtes, des faits menés par des femmes et des hommes que les Allemands appelaient "Untermenschen", "bandits polonais" ou "Ganifs."
"Et la libération de Paris ?", lui rétorquèrent ses interlocuteurs délicieusement parigini. __Je ne sais pas, je ne saurais parler de choses que je ne connais pas, je n'en ai en tout cas, pas vu toutes les forze, répondit le grand italien amoureux de la France et des Français de la "race de 14."
Assez loin, loin, très loin d'une mégalomanie que l'on aime à déclarer coutumière chez lui, Malaparte dans son "Diario di uno straniero a Parigi" (publié en 1967 et republié aujourd'hui), se délivre de l'art de l'aparté parisien et ose découvrir une âme de varsovien cachée dans les replis souterrains que requièrent les chemins des plus petites ruelles de la vieille comme de la nouvelle miasto de son esprit étrangement cartésien.