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mardi 18 octobre 2016

An Army of Rimbauds

I Want Home
Ut Vil Ek
Comme Jean Chrysostome
Dans la région du Pont, sous les flots du Côt noir et du Nord Malbec
Drown my morrows in the dark chrome
And its unyellowed billows, 
Which used to erase words, brushed off by the willows
that didn't come into leaf,
And now sponge the foam of gold off my neck


Such a thing had never bothered me before, why doubt the sages of the Althing that pour out their wisdom for everyone
When they say it today. Poetry should be made by tooth and not mouthed by paean
Though their volition will not be evangelized
I thought thrice, and found it wasn't allright, married right and wrong like the Comte whom readers, d'aval en amont, you'd never guessed to be so severely chastised
Birdbrain became a great international poet and went around the world praising the glories of its gluons
What everybody hates to hear swallows it as an earworm. And the devouring will not be civilized.
La volve d'hiver de la femme-poème à toison blanche,
Amour bisonne, évite d'une torsion de la hanche
Les balles à vent
Qui fusent depuis la prothèse canon d'un revolver postiche, au lent sébum de son élan

The sudden bolts and slow neons of shotguns
à leur point de gelée font exploser en éclats de verre aboli toute la grande tradition des humanités, d'aleph en zaïn, omerta du givre mou de l'A noir agrégeant sa buée sur les orées de la lettre zède.
What can the fragile mycelium of my anthems do to warm the feet of your sentry ? 

Dis-coursives d'une adresse perdue sur le pont du Pourquoi Pas ?, navire du Capitaine Charcot reposant près des côtes de l'Islande


Why me ?
The Telecaster nearly missed a beat when they tried to unplug its solid paper body and root up its whammy quill.
Penser à remercier les Suédois, boucler un éternel dernier tour de cet Harar de glace, et puis s'excuser.
Comme Fischer, nous avons sauté dans le premier avion pour Reykjavik à la suite de votre épouvantable annonce.
Nous, Américains, comme cela reste encore connu, ne savons pas bien notre géographie, avons alors voulu vous conforter dans votre splendide vision des choses communes aux rustres habitants du Nouveau Monde.
Scaner votre territoriale Scanie est à la portée de la première dimension déprimante venue.
Nous préférâmes visiter Snorri qui se vit jadis défaire en Islande.
Faudrait-il dès aujourd'hui se dégager de votre charitable emprise, faire de moi ce que vous voudriez, n'avez-vous jamais lu mes entretiens dans les journaux ?
Je voudrais à l'instant échapper à tous les liliputiens KGB de l'heure récipiendaire, chevaucher le tourniquet de la douane du Bourget à Keflavik, encrypter mon papier musique sur les Песни de Vyssotski que Moscou envoya paître, et voguer vers l'Ouest sur Icelandair, aux pays des morts glorieux, loin de tout Hel, comme le danseur étoile russe que je brûle toujours d'être.
Qui suis-je devant un Blake, ai-je jamais mis les pieds de mes vers au paradis de Milton ?
Vous ne comprenez en définitive résolument rien.
J'ai bien fait de remiser au musée les complaintes de marins de Llewyn Davis, et de parer les coups de ciseaux, dans le dos de mon amplificateur mental, de la part du barde acméiste à queue de cheval rouge visqueux, banjo pliable et débrayable à merci, le bien-aimé dévot Seeger, l'inénarrable Frère Pete.
Dans ces conditions, j'accepte volontiers votre action de grâce.
D'autant plus que vous n'auriez sans doute pas eu le courage, (vous qui réussîtes à vous défausser comme de riches mendiants lorsque vous décidâtes de choisir tel nécessiteux organisateur sinécuriste pour infertile Nobel de la paix lors qu'il ne se serait donné la pâle peine que de se porter élu), de mener à bon port la libération -- que j'accomplis au bénéfice de chacun d'entre vous -- de l'âme des mâchoires cariées de la tyrannie de la toute puissance de cette pseudo-conscience politique qui fit mariner tant d'excellents esprits dans leur propre moût intellectuel.
Si distant devient le souvenir d'un président de la République démocrate qui faisait lire lors de sa prestation de serment un poème de Robert Frost, (parcourez les choix émis par les successeurs et constatez l'atrophie spirituelle d'un art, la poésie, qui représentait la mâture d'une civilisation, la mémoire d'une nation), poète qui serait de nos jours conduit au pilori de la bienséance et du bon goût.
Nous accompagnions en musique les moments difficile de l'Amérique, entre trois crises et deux coups bas, servions de paravent aux ébats du jeune Kennedy dans sa bachelardienne piscine sans poissons, aquarium d'un président, vasque sublime dans laquelle on briquait sans remords le réservoir d'hydrogène liquide du dernier étage d'une céleste fusée, gland porteur d'une dynastique divine semence.
Illustrer, interpréter, n'apportait aucun apaisement, par notre scansion nous voulions dévitrifier les choses, énucléer les mots des faux devins. Débrocher de la voix les volumes d'une trop facile littérature. Loin des grands poètes, peut-être, mais encore moins proches des pastorales de l'Aragon, berger des hymnes battant la combe avec les humeurs de lymphe ensanglantée de son coeur transhumain (qui citait Johnny Hallyday dans un roman et adorait écouter Nicolas Peyrac l'inscrire dans le monde réel d'une chanson crûment sur-vériste), mises en musique par les déçus d'un André Breton qui regimbait à toute idée de lunaire caustique, moins riverains que jamais des bluettes chlorées à l'encre dangereuse de l'Éluard dont se gorgeait l'un des Premiers des Français amateur de Porsche à l'époque.
Think where man's glory most begins and ends,
And say my glory was I had such friends.
C'est du William Butler Yeats, et sur les écueils je vous le donne. Comprenne qui mourra.


Stuck in Laugar, on the road to Akureyri,
where the sessile oaks of Iceland are burning


lundi 8 décembre 2014

Connections of an Internet eater

Ghostholm syndromet des villes, des bois et des forêts

359__Au rendez-vous las des hommages, descente de l'escalier des sages aux esprits de connexions, (écharpe d'étincelles dans un passage du deuxième arrondissement de Paris gardant intact la friction des souvenirs de lectures faites en masse, et ramenées à la tension basse), son allusion à Thomas de Quincey, l'Erlking des Angles, est celle qui prend le plus de pente, c'est elle aussi qui, dans le magasin des confidences émouvantes, procure le plus de beaux dommages : l'écrivain nous fait entrer de plain-pied dans l'orient du rêve, sa latéralité, jusqu'à l'exploration du caché de ses angles amollis par des marées allongées droit vers les grèves, vidant les éviers de l'or diurne, dégageant enfin, face aux phares de route du siphon nocturne, des perspectives au légendaire intranquille qui avait fini, à la fente obscure, par les jantes se coincer. L'opium de la rêverie demeure parfaite chocolaterie, Baudelaire, le Kàstôr éleveur de chevaux en pleine rue, tanneur des hymnes d'Edgar Poe, en double aveugle des âmes et des corps de mille dipôles de Dioscures à sabots, avait déjà mangé ses tablettes par kilos sur les cimes, les transistors sont plus discrets chez Modiano, leurs émissions pleuvent de nues d'une matrice scalaire de belle norme et tenue, il me semble que c'est la matière-rêve qu'il étudie, dans le chaud-et-froid de son écho-là, et qu'il abandonne, méandres étendus dans les deltas anévrismatiques de leur écholalie, les sales petits exercices habituels d'imitation corollaires. Maillé dans les circuits du cerveau, au coeur de l'une de ses banes, l'extraordinaire continuum du calcul ombral d'images filées de strates surprenantes, au terreau de son écriture mentale, me fit repenser à une scène germée hors la serre d'Hypnos au milieu du dernier roman, lorsque Daragane, braconnier du sanctuaire de son enfance écroulée sous les pilastres et les antes, visite le vieux docteur Voustraat, notable banal ou sorte d'Athos, enveloppé de souvenirs craquant doucement sous le cuir de la canopée de deux ou trois arbres-divans, entouré vivant par les cernes et les cils de trembles centenaires que la sécheresse des canaux de sève achève de confire dans la vaste commode en camphrier massif de sa mémoire marine à tiroirs, filtrant les eaux du passé comme en Sicile les fontaines de Catane, homme qui le reçoit dans sa maison forestière. J'eus sur la langue la sensation d'être touché par le gong d'un gamelan (la référence à la musique balinaise fait-elle toujours aussi grosse impression sur le lecteur-orang constitué normalement ?) puis projeté couché au mur de drap d'un wayang, comme sur le testament d'un rêve d'ici, tapé sur la machine à décrire du Dark Interpretor inventé par Quincey. Modiano, expert du théâtre d'ombres sur rouleaux beber dépliés derrière les stores, sait retranscrire tout cela, mêmòr de Montmorency, par bois à Quercy, taillis en Torcy, de ce qui avait été dit entre les lierres du sommeil exactement. Ann, la londonienne de quinze ans, est peut-être alors une autre des images de l'Annie vermeille de son roman, une dear companion renversée sous l'échelle du temps, peinte à l'huile perdue aux rives du réel-isthme et aux détroits de la fiction-île, (mais les enfants nageurs sans mamans sont capables d'une infinie compassion pour leur âge), qui revient d'un exil, suspiria de pronfundis, Adonaï Adonis, lui bander une dernière fois l'arc des traits effacés sur les visages, dans les hauteurs de Nice.