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samedi 11 mars 2017

Une simple page de miroir

Noir et Moloko




À Andreï Tarkovski

Вот и лето прошло,
Словно и не бывало.
На пригреве тепло.
Только этого мало.
Все, что сбыться могло,
Мне, как лист пятипалый,
Прямо в руки легло,
Только этого мало.
Понапрасну ни зло,
Ни добро не пропало,
Все горело светло,
Только этого мало.
Жизнь брала под крыло,
Берегла и спасала,
Мне и вправду везло.
Только этого мало.
Листьев не обожгло,
Веток не обломало...
День промыт, как стекло,
Только этого мало.
Et l'été fit place nette,
Comme s'il n'avait pas même passé la tête.
Dans la torpeur de sa tempête.
Troc d'un maigre legs envers si peu de dette.
Tout ce qui se célébra-là,
Moi, comme lice de la quintefeuille,
De haute prime sans la moindre incurie couchée sur mes bras,
Telle quelle, bien mal équivaudra.
Ne trépasse mauvais zèle, ne sonnent glas
Et couppetées du beau qu'on voulut stérile et las,
Tout est brûlé, le ciel étincelle jusque là-bas,
Il est pourtant trop tôt pour dire si cela couvrira ce qu'on mit-là.
La vie prit sous son aile ce qu'elle créa,
Fit aborder, mit en sûreté puis sauvegarda,
J'eus en propre la baraka.
Bastera-t-il ainsi ce médiocre reliquat ?
Issu
Aucun
Jour lustré, comme passé sous le galop de verre des eaux,
Alors même que cela a(


Davaï, davaï !
More words, words,
des dizaines de mots, mots tunnels incrustés comme des émaux sur les parois des tubes subéreux jusqu'aux manques de Terminus propres à chaque dépôt d'ossemots.
Des mots-suaires, reliquaires de maintes antiques ampoules de vieilles suettes oubliées sur le chemin des stèles du Kampuchéa aux acides muriatiques, morcelés dans les trouées de Tallinn vers la Haute-Engadine aux biles violettes que mouillent d'une usure inédite leurs furtives bouillies.
De la compote de mots recuite au foyer de lointaines annales, onguents impromptus, faisant office de baume sur les plaies des écrivains que journalistes, rédacteurs, critiques, leur auront demandé de recombiner en élémentaires cautères lavés au jet par la salivaire purge de sangsues ivres à l'odeur des jeunes varices.
Hé, oh, l'écrivain-là, veilleuse.
Tu soigneras tes héroïdes plus tard, silenzio per favore, prends le temps du voyage, tovaritch pissatel'i.
Nadia voyait bien son grand dadais de fils devenir réalisateur, Svetlana promettait plus encore, romancière peut-être, à six ans la gamine bluffait Gorki, selon la chronique rapportée, presque lettre morte, de la vaste chambre sanctuaire du Kremlin.
Ces shallow parts du Goskino ont déflaqué la toute fraîche pellicule Kodak offerte par les labos de l'Ouest.
Lui auraient-ils niqué l'eau du séculaire réservoir élémental de son biofilm à dessein ?
Il faut reprendre un an et demi de boulot des mains mêmes de ses ennemis.
Ils étaient capables de tout, personne n'avait jamais pu mettre ne serait-ce qu'un visage sur les noms des prétendus interviewés du Sovietski Ekran.
Paranoïaque-critique ?
Des Zoïle partout, dont on ne décèle jamais la moindre cicatrice des obits.
Offret, Ordet, Ordeal, ces gars-là n'ont jamais eu de parole, seuls les minuscules grains aminés des acides de leur volonté s'acharnaient à recueillir le lait pourri du Grand Déviathan pour s'en servir comme l'inestimable hévéa qu'il était devenu, un merveilleux succédané de colle à poisson dans la liaison des filets de négatifs levés à la main, peut-être au couteau, par la Moviola d'état.
Rester sur les traces des miettes du pic-nique du légendaire Porc-épic, Duncan Idaho supplicié par les flèches qu'avait détournées à son profit le Saint-Sébastien qui l'habitait de l'intérieur de l'aimant depuis l'enfance.
Suivre les ombres laticifères, le souffle vert du vent, le bruit de l'eau de chlore et son travelling arrière qui ne se déplace jamais sans son personnel de cristaux d'arsenic natif fantôme, le son compact du verre pilé et l'haleine translucide de ses stalactites excentriques giclant à l'horizontal sur le dos, les retombées de plumes de la chouette hulotte que l'écrivain Quignard semble, le glauque phtalo, avoir récemment en rêve capturée puis exfiltrée du domaine.
Ne pas s'arrêter sur les deux Mardis du cerveau, jours qui séparent la grasse expression orale du maigre de la conceptualisation, Bresson et Bergman l'ont fréquemment édicté, c'est un piège, typique à chaque zone grège de l'omnivore intellectuelle faim.
Innokenti des voix off.
Le tartre, l'amiante douce, les glaçures et vomissures pissant du plafond comme neige d'antimoine sur le sol des couloirs de Jussieu contrefaisaient les cheveux des sages de langue Wolof.
Tout n'était que larmoiement pseudo-vernal, séborrhées de la détresse verbale de la couleur.
Tout s'excrétait des murs vers les corps, le dézonage activait les serres rétractées à chaque poche d'eau de ses suints et poussait les personnages aux fatales miroiteries de l'auto-analyse, limbes de feutre, brins et mèches de soie, gemmules de coton aidant le crâne lubrifié à s'extirper des ombilics décentrés.
Viens comme tu somnoles, comme foudre à Colone, sur ta barque de consonnes,
Saumon lent entre les îlets du bec d'un cormoran Hmong sur le fleuve Rouge.
La mer.
Arsennyi of the old lakes
My mother gives more than she takes.
Arsonist de la Maison Brûlée.
Le Stealth-Poet n'est-il jamais plus lui-même que lorsque le recours au raisonnement, et à la prière, se tarit ?
Le poème lu par Kaïdanovski lui fait sentir la lame froide de la vérité directement sur le bide, paroi paradoxale à moitié lui donnant l'air de ne pas avoir quitté le juste milieu du théâtre à persona, mais la diction trahit qu'il est à touche-touche avec la viande de son âme, l'esprit du corps n'acceptant pas même l'invisible filament d'une nanofibre de bois d'allumette à courte-paille entre elle et lui.
L'articulation éboulée dans l'érosion des dissyllabiques agglomérés en cascade dans le poème du père de Andreï Tarkovski, sporadiquement frappé du revers de la main par le rythme d'un mot à trois bandes surgi dans la phrase comme de la matière cométaire, lui livre sur un plateau le plan d'une séquence intime et capitale, à charge pour lui d'en revêtir la chair qui protégera les fragments du nouvel hiver nucléaire d'un ADN uvulaire (à partir de l'évangile des bulles de boues qui lui ressemblent déjà et pressent hors de l'eau l'argile du pattern des traits délinéés par l'épeire paternelle) qui vient de passer la queue de ses hélices, dépigmenté de l'ancien oripeau, frais auspices offerts par la dérangeante intonation à l'inclusif noir élan de ce chant trop humblement sublime pour ne pas être profondément humain.
Le guide pourrait avoir combattu précisément-là son ours polaire (duel mal écorché dans la série L.O.S.T., par exemple), son grizzly du Revenant, jusqu'à peut-être faire de lui ce Dérevenant formidable, si prévenant, quiet antagoniste du présent apaisé, ventre regainé à l'inguinal foyer de la compagnie du paysage féminin que composent au futur du passé -- le Stalker des Anti-Yorick n'a plus de problème avec les conjugaisons de la mosaïque du Temps --, l'amour aux lèvres de sang de sa femme, âme-témoin, et la motilité des ventricules du génie roublévien de sa fille moniale de la perception muette, au mouvoir cognat des sons d'un suprême dessin.
Les enfants semblaient quelquefois pris en otages à certains moments de l'histoire de l'Homme. Aujourd'hui on leur indiquait le parcours obligé que toute petite zucchini qui se respecte devait emprunter, les yeux caves, la truffe délicatement humectée de poudre magique qui fait pleurer, les oreilles bourdonnantes d'affaires de genre, matière de sexe. Krisis Zone qu'il serait préférable de rencontrer au plus vite -- à quoi bon jouir de son droit à l'innocence lorsqu'on a déjà sept ou huit vertueux ans --, Il n'y a plus aucun film de gauche, comme pourtant mériterait d'en déguster notre pauvre jeunesse, déplorait la réalisatrice sur Canal + Cinema, plantée sur la scène des Césars, elle en rabattait un peu, pour la forme de l'étoile rouge tricotée sur l'affreux pull de Joël de sa petite légumineuse héroïne, n'en doutons pas. Quoi ? Mais non mon film n'est pas pour les enfants ! Ah.., Mais vous élisez le protocole de l'animation tout de même... Oui et alors, ça vous gêne, Александр ..?
(J'ai une autre traduction du poème d'Arsenyi, où l'argot et le Joual, prières orales parfois, à la faveur de rimes en 'Только этого мало ?) (tapé le vendredi 10 mars dans la nuit.)




собàка et blanc

mardi 25 octobre 2016

A Feel Dog Movie (an entr'acte rather)


Todd Solondz's Wiener-dog Rubber Party 
Remi and his perfect dog.
Their intermingled bodies and minds ready to vainquish the cancer of boredom.
La première scène du film de Todd Solondz, Le Teckel, résumée, 
par l'intermédiaire des corps et des esprits de Remi et de son Wiener-dog entremêlés,
en l'espace de dix secondes chronophages de leurs réflexes de Moro.
Pour E. et L.
Heart of Dogness
Aucun unanimiste ne fut mal cité ni démembré pendant le tournage
Aucune différence abismale ne fut d'ailleurs trouvée entre le règne agonal et la sapience souveraine que l'on surprend souvent à son voisinage
Considérables Beaux Hasards du droit d'aînesse
Buvards de nos Indes, les chiens ont-ils laissé derrière eux par dépit les loups de Poméranie
Et les vastes eaux rescinder les dingos d'Australie ?
En catimini tous passèrent devant le rideau du détroit de Behring
Oubliant, gage d'une meilleure vie, l'euthanasie du dernier jour et l'impassible gom jabbar de sa mortelle seringue
Les chenus addicts au sommeil hiémal aiment en phase de réveil entendre la voix de Delpy Julie
Le Bardo Thödol l'a dit
L'a soufflé fort à mes oreilles
De mort à la bipédie
Allongé dans l'herbe, teckel de grapevine, animal de trompe-compagnie
S'ébattant dans les allées des vergers et des treilles
Va vers la lumière la plus lointaine
Ne reste pas planté dans les phares de la neige
Qui broie les os de chevance de nos vieux parents à sa fontaine
Solfeggio de la danse des lacets et des collets à morsures de liège
La mère de Laurie vient d'être raflée par le rival de l'hiver sur le pas de sa porte
Lou Drapé de Chicago
Comme le destrier rouge du râle des eaux vives à Aigues-Mortes
Dévore les émigrés qui s'évaporent dans le blanc de la nuit et son bruit d'aigle aux mouvements d'ailes de parfait analecte des restes de vols illégaux
Lolabelle Anderson, Laurie's bosom friend
Diener-dog of A Farewell To Love
Says the Tibetan Book of the Dead's Godsend Dove
Unlike the other Dachshund, gentle sausage of a younger remittent, whose soul's impossible to stretch out, whose body's an unwise cancer cell candy preserve too futile to extend
Gordon Matta s'est faufilé comme une fissure
Au moins calleux d'un double pan de mur porteur
À la rencontre d'un fond d'œil qui sciait ses minuscules corps lamellaires en équilibre sur plusieurs paupières intérieures déchirées à leurs commissures
Les missiles aux pétales d'amour de son père étaient stationnés à l'est quand les passiflores des fleuristes mouillés jusqu'au cou par le fils s'envasaient dans les limons des deltas de l'occident liquidateur
Pour le sauver, Laurie ne put une seconde fois plonger
Reformée la glace ne laissait ressortir plus aucun petit frère qu'il fallut jadis éponger
Le personnage de Danny de Vito est un chien de l'Enfer qui choisit un jour la posture debout
Plutôt élire pour soi un avenir de proéminent dog-et-mad-dog-sitter, avec numéro de Siret, déclaration faite à l'Urssaf, et promener des chiens québécois, que de se voir changer en artiste de cinéma courant en sueur après les scénarios buissonniers ou absents comme cavale, sur le graphite nu d'une cuisinière en fonte, la goutte martelée par le feu d'une casserole à longue queue dont l'eau bout.
Tout commence et finit en chaussons pour le plus inouï des Untels sous les roues d'un camion Orione d'Italie
Seuls les professeurs d'art plastique savent soigner les états transitoires de dyonisienne acéphalie
Lorsque les parents mentent aux enfants experts en langue mandingues
Leur enseignement les pousse alors à les renvoyer dans les câbles de l'essieu primordial qui les remmaillote en teckels rouges, flamands stabiles des formidables œuvres d'art au pourcentage, communicantes plus précieuses que les vases Ming
Les robots du futur ne mettront pas pour rien leurs mains sous la moire des suies du miroir des freux, ils voudront passer tous les tests de plume, sentir les picots de la douleur de plomb, goûter les calcins de l'épice de suprême ordalie

If I Keep Myself Free of Wah-Wah

à quelle classe de stupéfiant la possession d'un animal de compagnie répond-elle ?

  Elle, savait ce qu'était vivre auprès d'un jeune adolescent paré à recevoir de tout son être un chien, de lui livrer en pâture l'entièreté de son domaine.
  Une mère a-t-elle vraiment le choix devant pareille nature de situation ? Elle qui, enfant aux huit printemps, aima de tout son cœur élever des petites poules chinoises.
  Lui, avait connu l'impôt d'un chien sur les parents par l'instance et la force domestiques de la chose sororale.
  Fléau des Eaux & Forêts, de Hez au Moncel en passant par Halatte, enfer d'Ermenonville, croix de Verberie, furie des hauts-plateaux aux maïs coupés, dragon des chênaies, hallucination sur pattes des écureuils angoisseux, matricule éventé dans le brulis d'anamnèses des gardes magistrats de la Grande Vénerie, il se souvenait des courses dans les bois avec cette chasseresse de berger au pelage noir qui pistait les chevreuils à trois cents mètres, délogeait les lièvres des champs de leur gîte de neige, manquait de peu le col des bécasses du bois sacré de Pont, oiseaux rares, comme l'or dans le lit de l'Oise, qui s'envolaient en tout point conformes à la description canonique qu'en faisaient les livres, désorbitant l'œil d'un cyclone béat de rosée hors la cave du zig pour mieux pocher celui plus veineux fusant depuis le vestibule d'un reste d'aube au verre bombé qui n'appartient qu'au zag, plumée d'une sanguine par les punches et les cuts, directs droite-gauche, d'une allée à peine ouverte dans la finesse de son éclat de lumière, et la broussaille des impavides frissons de son papier.
  Se repaissait des lourdes peintures de guerre puisées au creuset de l'épatement des glaises vivacement plastiques de la soue des sangliers, se roulait dans les gélules de bran bleu-vert lâchées par des pigeons gras très fidèlement sylvestres.
  Qui, de retour en son jardin, après un bain lustral forcé effaceur des traces du sauvage, blessée de s'être vue Narcisse giflé par un blaireau jaloux des entrées secrètes à son terrier, pelait les chats des voisins trépasseurs de frontières sans s'épargner les rafles des épis de leurs griffes profondes, égorgeait, groin de sang épépineur de piquants, à la tombée de la nuit les malheureux hérissons en apnée dans leur hibernation qu'il avait fait en sorte d'accueillir, décimait les moineaux à l'époque encore nos hôtes par centaines, déjouait les mascarades du boitillement de comédie des géniteurs merles et merlettes au désespoir de sauver les rejetons, encore luisants de l'albumine coagulée sur leur duvet, d'une portée condamnée.
  Lorsqu'il devait parler d'elle, il ne se défaussait pas exactement et disait qu'elle savait ménager, turbide Urbi (peut-être tout de même aussi le résidu d'un bonheur né de l'avoir rendue à son maximus orbis, la forêt ceinturant le bois des Côtes), des moments d'aristocratique douceur, instants qu'elle semblait octroyer -- en essuyant quelques regrets, en partie souverainement feints, dans les reflets des regards venant de, ou dus à, chacun -- pour la gloire bien comprise, l'estime de soi, et, il l'accorderait maintenant, le complet ravissement des autres membres du foyer.
  Pleine de tendresse lorsque, convalescente au sortir d'un accident sur la plage de Fort-Mahon, elle se laissait réparer avec reconnaissance, le bassin brisé en dix morceaux par la grosse roue d'un tracteur de pêcheur vers lequel elle n'avait pu s'empêcher de foncer les babines filées de sable et de sel. Combien de découvertes de repères d'animaux de la forêt ne fit-il avec elle, cygnes muets sur les étangs glacés de Sacy, laie pourchassée, par des trappeurs armés de Beretta Magnum canons superposés tenus à l'horizontal près de la hanche, laie roulant dans ses longs soupirs de boeuf dont ils coupèrent ensemble la sente de gagnage, transfigurée ligne de fuite qui les fit vivre passagers de la battue d'une atypique sensation de panique dans les roseaux. Ne faire qu'un avec elle, savoir les départs des la mentaux de son diapason intime qui les feraient pénétrer le territoire de l'émerveillement, comme l'après-midi où ils levèrent ensemble les yeux vers un vol de grues tanchô au calot rouge vermillon, la fois où sans l'apercevoir elle posa la patte sur une couleuvre germant d'un nuage de feuilles, dans le volume du sol d'un jeune automne... 
  Qu'était-il pour dénier les sentiments d'un enfant sur le point de construire déjà tout d'une limpide compagnie ?
  Promesses de suivre les soins nécessaires, de savoir ôter un dard de guêpe fiché sous l'oeil, de manier la pompe à venin et le tire-tique au creux de la fourrure, un monde, toujours aujourd'hui incompréhensible à ses yeux, naissait devant eux.
Il leur dit que les chiens reconnaissent les expressions faciales des humains et savent faire la part de centaines de mots parlés, sont sensibles à nos émotions et mettraient tout en œuvre pour calquer les leurs aux nôtres lorsqu'ils en éprouvent l'envie, qu'ils ont une mémoire spatiale, qu'ils discriminent les calculs simples, _ ôhla, jeune homme, comme tu y vas, es-tu certain que cela soit propre aux seuls chiens ?
  Quelle importance, puisqu'ils sont capables de définir tout un champ de représentations sensorielles, que, visuellement, ils sont aussi fortiches que les busards Saint-Martin du marais.
  Ce qu'il a vu dans le film de Anderson le conforte dans sa passion, l'hallucination verte et bleue des choses de leur vie lui font dire que les chiens empruntent beaucoup au monde sensible des Japonais, qui refusent la distinction entre les deux couleurs.
  (Il est né au Japon.)
  _ Ton chien peut tomber malade, devenir aveugle, souffrir d'un cancer (dans le film de Solondz, il semblerait qu'il aspire à lui la maladie de solitude de sa dernière maîtresse).
  _ Je le soignerai ! Demain et dans dix ans. Il faut juste faire attention à sa gueule remplie quelquefois de virus ou de bactéries. Les scientifiques iront bientôt pénétrer jusqu'au fond du cerveau des chiens au moyen des techniques de l'imagerie neuronale, j'ai lu qu'elle sera non-invasive, et qu'ils ne souffriront pas !.. Je lui jouerai de la batterie et des airs au piano pour qu'il s'habitue.
*
  Depuis quelque temps déjà pour ces deux-là les films ressemblaient à des installations d'artistes. Elle et lui se forgeaient l'impression que le barattage du silence des salles, tendues d'un noir longtemps soucieux de l'inconfort moral des observateurs, ne faisait plus rien sentir du frôlement sur les ailes des images acquises à la volonté de la seule expression de l'idée du cadre. Tout des anciennes prairies du scotophile légendaire paraissait devoir disparaître dans le calfeutrage des focales de la matière du peintre-réalisateur des surgissements de la clarté.
  Ils s'amusaient simplement encore hier à rassembler les membres, wagonnets faussement épars, d'un petit train de bandes annonces dont le velcro de velours des sièges pincés accrochait l'assise de microfilms indépendants, de ceux que l'on disait jadis d'art et d'essai, et voyaient que tous leurs fils s'emmêlaient sans le moindre mal dans la même trame anatomique, invisibles osselets, la linéaire docilité d'une intuition du beau -- apparition non sollicitée selon toute probabilité --, se moulant directement sur le corps de la caméra, objectif en bouche, à la manière du verre mou en terre vénitienne, comme s'il était soufflé au même instant par elle, Mal de Pierres de Garcia, Teckel de Solondz, Ma Vie de Courgette de Barras, le nouveau Wenders, tous faisaient corps animal et endormait le paysage de l'humain. 
  A train that won't complain, seamless transition of wonderfully lenient imaginary dogs stretching their long tails in a warm, and most agreeable, bath of some deep human mist. 
  Comme si les cinéastes prenaient revanche sur les metteurs en scène de théâtre, les plasticiens, les musiciens vidéastes, les danseurs, les muséographes de l'art officiel, et leurs chers cousins du subversif, ceux qui plantent les herbes civilisatrices de la rétroprojection d'off en on, badigeon des immédiats de l'image en transparence sur la toge de l'arrière-scène, plein vortex d'une opératique en majesté, mises-là pour signifier -- à l'instar des écrivains du vingtième siècle déjà fins saouls de s'enquérir, par anticipation, d'une place laissée pour la postérité dans le décor historique de leurs romans --, la force du non-agir de l'Histoire du temps présent. Depuis l'intérieur d'une lanterne mise sciemment à la vue des grands paons du noir lépidoptère et drastiquement célibataire.
  Contrepartie de campagne où l'histoire racontée ne compte plus absolument, les souvenirs devant se bâtir dans la poussière de pouzzolane et de ciment d'une succession de plans dévorés par le feu d'un cadre intelligent, trop parfois, le leurre intelligent pouvant prendre le dessus du trope, qui n'est souvent que testament d'une mémoire, dont les principes sourdement actifs d'un nouvel alignement maigrement narratif se chargent de reconstituer, depuis les accus d'une unique batterie plaquée sur la roche, face contre le soleil, l'innocuité du lyrisme honteux des derniers éclats d'une lumière plissée qui se pulvérise comme le parchemin.

La cataracte n'eut sur elle aucun impact
And feared no more the haphazard
ways of the californian bold buzzards