dimanche 4 septembre 2016

Roses That Came In From The Old War


Code Cast Asunder
Minion, a long war at sea rose,
Kissed th'veils of morning that disclose
Saris bared on purpose all eyes
Pointed down due to th'navy spree,
Replies to bloods robbed at a tree
Barked tinct o'Pater Voster that dies  
Lad ! command the way to your pace
Miles on aeons, Hell h's fused its face
Lad ! Sea beauties o'the lacy shores
Vestment o'marred asters the Nature
Pesky tales flowed us t'endure
Aqueducts th'matin prayer gores  
See my crayer, 'll donk my minion,
Tender's your age that flees and'll run
Madame Hanska's inert naiveté,
Collet, collet at the stem's gneiss :
Fear of repeating oneself thrice
Somersault of grey hair'n th'ashtray

*****
 À Isabelle B. et Armelle M. 
Une traduction du chant à Cassandre, célèbre Mignonne du pindariste de la légèreté vendômoise. J'essayai de respecter les octosyllabes des strophes dans l'autre langue tout en sachant que je meurtris l'anglais par cette pratique.
J'avouerais aimer bien parfois rechercher certains sons dans la langue cible, non pas mû par quelconque défi lettriste ciselant tout sur le passage de son interprétation timbrée, mais peut-être comme volonté d'amicale riposte au new model army of poets and translators -- tout embrumés de la verve dans les vapeurs d'une didactique de moonshine dealée par des recteurs qu'ils espèrent issus de caves clandestines abritant les saints buveurs qui administrent le viatique d'un alcool de syndrome de poésie pour Sippy-Few professionnellement épuisés -- que génère internet sur la glu des filets de sa toile magnanime.
Je palpais aveugle, entre pouce et doigts, l'essence du papier sur lequel était inscrite la nature du contrat de la relation des associés de La Pléiade passé ou non avec leurs frères en poésie de l'autre côté de la Manche. Y'avait-il des liens mystérieux, des recherches communes, de leurs lectures (Pindare, Horace) embrassées retenaient-ils les mêmes éléments, recoururent-ils à des doigtés similaires dans l'expérimentation de leurs instruments, furent-ils d'ailleurs compagnons dans le développement de leur artisanat, à l'époque du moins étaient-ils membres d'une société et non pas d'une corporation (et après tout, selon la légende Rose noire, une maîtresse de la Malmaison se faisait-elle acheminer des plants secrets depuis l'Angleterre des rosiéristes, en dépit de l'implacable blocus).
Le pentamètre iambique est abandonné en pleine mer, et je m'en accuse, la métrique anglaise ne tomba jamais sur les sortes de récifs que je me dessinais dressés sur la proue en connaissance de cause, les nouveaux amis naufrageurs de Malherbe et Boileau me lanterneront à la côte, me crucifieront, les suiveurs du Frère Alcofribas me feront voir le Tasse, défiler sa vie, dans un simulacre de noyade digne des waterboarders américains. Avec un pied déjà dans la trochée, mon âme se verrait déchirée par les panthères du bourdon de l'hétérométrie transpondée sur l'air du Ҫa Ira, je finirai boyau dans une tranchée qu'une confrérie clandestine détachera de l'intestin du jeune mignon William Master.
Vraiment, j'étais sur les traces des Penthésilée Salviati, Cassandre roussarde, Diane de l'aube ignée, chairs de nymphe arrosant le soleil, chevelures de l'âme strangulant la cuisse, filles astartés de l'ère du baal revenues sur l'aile de l'aujourd'hui philobritannique des Abel inouïs, ne visais à rien d'autre.
Quitter les rives de l'ABABCDECDE, leurs spongieuses synérèses et dipodies humides, dépolir les cabochons des diphtongues sur le râble des syllabes, ne fut pas glorieux, je savais à l'avance que rien ne pouvait germer sur l'autel de ce cultivar.
Je tentais en vain d'épargner la raison d'être des virtuoses à odifier en toute immunité.
Catastrophe, anticatastrophe à l'antipode, payais mon obole au culte du rythme lyrique ternaire, me risquais à en préserver l'actanciel schéma.
La glaciation des atones et des accentuées me piqua la peau de ses vers polaires.
J'avais froid, décidais de retourner sur le littoral de l'Arabie heureuse pour me lotir les poumons de la poussière des pollens qui tossaient vigoureusement les pétales de sa ورد, ou de celle des bosquets de l'empire parthe, l'épineuse war des deux guerres, qui donna l'éolien rodho et des frissons aux dermes des mots.
J'avais chaud. Les cueilleuses de roses sont les fruits avérés des nobles humaines qui subirent le bain de jouvence de Lucas Cranach, un pétale les déshabille d'un rien.
D'autres se réfugieraient derrière le paravent d'une contre-narration, celle par exemple qui retournerait la Mignonne en mignon, la chroniqueuse intérieure au poème serait alors semblable à la Reine Atossa briefant son jeune Xerxès devant la flotte grecque renaissante. Ou encore, s'il l'on désire à tout prix sfumatiser les choses comme cela devient la mode depuis trente ans, laisser entendre que la Mignonne est très sérieusement un Transmignon, à l'instar des indécentes conjectures au sujet de la cérémonielle figure qui imprime depuis l'aube des muséifications mentales tous les marais de ses sourires fauves dans les mollières d'un visage voilé par la rosace des larmes de la Joconde.
Take your pick.



Un drome d'égard écartant le vaste Traum, une goutte de pluie s'égare sur l'objectif du portable, je la garde intacte et m'en sers comme drôle de drone pour cartographier la perspective dans le drame de sa rosée. Garantie sans effets, trucages, ni autres filtres d'une post-production fidèle aux ateliers de tissage supportant les épaisseurs de l'instagrammage.
Dans la matrice du monde des cueilleuses de roses, Pierre de Ronsard ne mignardait pas, était sérieux.
Celles qui ne prennent jamais la pose mettent un point d'honneur à ne pas récolter la laine sur le dos des hommes gauchement uxorieux.

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