samedi 9 avril 2016

De la gangue des barbus

Prison Drakes

World of gonads gone mad
Mould of monads toned down
Everyone's got to be the milder nomad
Into the desert of false battles town versus gown
The dramas at play on the sad
American campuses don't make it to Tinseltown
It's not even too bad
It's just that you can't cater enough hair to their every frown (Tapé le 17 février 2016.)

Mâles magiques dont le côlon bée (ils ne nous épargnent rien des déchirements qui microsillonnent leurs entrailles), maigres Titans mateurs dont Bérénice destitue le rivetage amoureux d'un simple coup de rein de la clé en croix gisant dans la marée de ses regards retirée d'un bassin de radoub, long comme un cigare cubain écrasé sur le sol d'une cassine publique, fantôme d'écluse, où passagèrement s'égare, s'enfonce, la roue solarigraphe chavirée déjantant le mascaret du noir à ses yeux. Unité du pieu, lit de justice, unité d'onction dans la séparation des bibliothèques, justesses des livres, schisme de l'envoûtement des aimants désunis, chamaille de fer, limaille de verre, désunion du temps par manque d'unités moins transparentes à mettre sur le dos des forfaits des lansquenets du désamour, forçats des liaisons du mélo phonique, engeance endogée perdue sans amis, sans réseaux. On danse la gigue au ralenti sur le cadavre, finalement sans danger, de Douglas Sirk, la femme est l'avenir de la femme, les deux pas dans la slikke Isabelle Huppert réinvente l'habitus des mollières, là où la nécromasse des vers de Racine ne prend pas. À l'aide de ses pieds formidables, dessinés comme des pales, à brasser les chagrins et les noises, elle pétrit le sol de Compiègne de la vasière des sables d'or de Cancale, ancienne gloise des Tristan. Franche alternative au dévoyé golem, elle crée, de l'ample terminaison musculeuse de ses propres ceps, l'homme nouveau. Triture les lâches super-strictures. D'une foison de Byron, bat du pied, que le lord avait beau, les mesures unifiées des respirations, lustre les coques bivalves de leurs poumons de grands nageurs, dans le lit fluidisé fait rendre gorge aux laves généreuses de la viscosité. Isabelle, qui maudit les vœux bleus, plasturgiste de traits à la Shelley, à la Keats, enchaînés, est la promise de Prométhée dont elle séquestre le feu sacré. Car il est établi que les femmes, même Emily (Dickinson), même Antoinette Des Houlières (surtout), si elles affectent aimer les hommes féminins, élisent des maris qui respirent la décence et la bonté, ne sont absolument pas répugnées par les real bad guys (au contraire, Johnny Boy). Will the Walking Man Arise from the Dead's Clay ? Mâleté Dans la Civilisation de la Féminence, Freud avait senti quelque chose là d'excitant. Comment ne pas s'en apercevoir hier soir devant la vitrine d'un café ayant pignon sur Paris-Première. La modératrice y recevait quatre invitées dans un salon où l'absinthe versée dans les verres était d'une telle teneur en anis et mélisse qu'elle irradiait de ses neutrons -- plein axe face caméra dont l'objectif, dans la façon qu'il avait d'éponger les jus des propos obscurs, se madéfiait à larme d'œil --, le végétatif bismuth des radons de leur maquillage vert-de-grisé. Les deux militantes féministes, massivement romancières et totalement sociologues (un mélange détonant jadis interdit par les fées des estaminets), baignaient encore dans la sériosité de leur dix-sept ans qu'elles ne désiraient plus quitter. Ne voulaient plus qu'on leur donnât du Mademoiselle ni que les garçons continuassent de les attirer par l'exposition de leurs obscènes petites voitures. Some kind of Guide to a New Kultchur. Je pensais à la guerre que menait Mr. de Blasio, démocrate gender friendly maire de New York, contre l'épidémie d'ongleries sauvages, turbulentes échoppes qui s'ouvraient de Chelsea à Brooklyn en passant par Tribeca et la vive Koreatown. Les deux dames au sourire d'amiante portaient des peintures laquées au vernis noir brillant que recueillait jalousement l'extrémité des doigts, les deux autres qui fronçaient quelquefois des lèvres pour afficher leurs dentitions argentiques, lipstick déchirant la pechblende d'un ivoire de grande profondeur, avaient exactement les mêmes digitales adhérences mais cette fois-ci peignées de rouge ardent. On n'y voyait goutte et n'y comprenait rien. Black Narcissus contre Tale of the Red Sea, petite barrière de chorals, grande muraille de carrières, le pétrole lourd des paroles, au suint rendu difficile, s'emmurait dans les cavités les plus intimes des murex de la conversation. Certaines ambitionnaient de transformer l'appareil des Gender Studies en outil de conquête de la société (renversement qui faisait retrouver là le discours bien rodé de la lutte des classes que la gauche radicale déplorait tragiquement abandonnée en rase campagne par la faute des Socialistes, danseurs étoiles du ballet sociétal), reprenaient la pantomime intellectuelle de la soliste Judith Butler avec les mêmes squelettes de gestes fatigués sur la scène du même théâtre d'ombres. Leurs voisines firent remarquer que sous la bannière d'une dévotion offerte à l'amour des Humanités, la chasse aux biais sexistes et raciaux, la correction des lentilles de la lorgnette déchiffrant le cosmos de la vaste perspective multiculturaliste, la capture de plus de texture et de richesse mentales pêchées dans les ruisseaux de l'intelligence émotionnelle, le développement de nouvelles habitudes de jugement (comment raisonner avec rigueur, assimiler les techniques de know-how), se faisaient toujours au détriment de l'acquisition du savoir. Que c'était pur déplacement (rangement) de l'Eurocentrisme aux marges, une mise au ban de tous les exceptionnalismes (surtout lorsqu'on en connaît plus qu'un seul, pas bien vaillant, l'américain, en existât-il jamais un autre dirait Tocqueville), sempiternelles attaques contre les indécrottables valeurs bourgeoises. Dead White Male Writers And Artists. Des aptitudes, des attitudes, reproduites à la tonne, plutôt que l'absorption de l'exigeant corpus de la connaissance. Le personnage d'Isabelle Huppert semble beaucoup protester contre cet état des choses, professeur de philosophie, elle refuse de faire grève, décline devoir pratiquer l'art spontané des rondes péniblement schizoïdes (pour l'entourage), ateliers d'inexpression corporelle préférés des profs de fac moroses, in et out Sorbonne, lors des protestations contre la loi Pécresse de jadis. Elle perçoit la totale désaffection masculine pour le noble suivi des principes que commandaient les magnifiques instances de la glabreté. Le poil anarchique tente une percée, une façon de faire pièce à la désastreuse image tendue par le pauvre Obama's Pajamas Boy de la publicité ? Peut-être avions-nous ça chez nous aussi. M. Gallienne dans le film Éperdument est si viril. Au point qu’on serait prêt à jurer sur la Bible de Cyrille et Méthode que le grizzly de The Revenant est revenu, comme Mathilde, semer l’ivraie de sa vengeance d’animal-acteur chassé des studios Stanislavski, ainsi que du salon de coiffure Vitez, pour absence de profondeur pilaire au niveau du collier, dans la région du manque de menton, avec le poème d’Emile Verhaeren dans la gueule plutôt que celui de Baudelaire (qui a La vengeance éperdue aux bras rouges et forts). La virilité est un problème qui tenaillait l'Alain Delon du début de carrière, jusqu'à celui qui en 1969, année des pilaires épodiques, plongea dans les distiques des eaux blèches de La Piscine, les acteurs semblent devoir en passer par-là. L’étudier à l’écran est peut-être pacte fondateur avec soi-même pour ce genre d’artistes. En attendant Groddeck, ils peuvent se reposer sur un certain degré d’imitation, c’est ce qu’a l’air de proposer le film qui ne se démarque pas des faits réels, qui repose les deux pieds sur leurs épaules, sans la moindre délicatesse, obligeant les blogueurs à commettre d'épouvantables titres qu'ils flairent tirés par les racines d'une tragédie qu'on maltraite sans analyser quoi que ce soit, mêmes cheveux gras, même mine de garçonnet, malgré des sourcils broussailleux et un petit bouc naissant, que le fameux Florent G. directeur de la prison de Versailles. C’est tout le talent de Gallienne que de savoir faire rejaillir ça, avec un visage à facettes multiples, prendre l’apparence d’un maître de conférence en Gender Studies d’une faculté de banlieue engloutie près-Chicago, ou celle d’un décorateur de gratte-ciel pour Portzamparc à NYC, et de toujours retomber sur ses pattes de jeune directeur de la Pénitenciaire appâté par la perspective de l’amour, tours d’écrous suspendus dans l’air, dans les murs mêmes d’un panopticon, à la recherche de la Toison de la mort cachée dans les bois du pileux perdu, si cher à Foucault (fantasme primaire digne d’un homme immature). Le poil de barbe est aujourd'hui partout de sortie, sur la mine des journalistes de plus en plus sportifs, celle des propriétaires de bouclards Triumph vintage du Marais, petits bords de barbes estudiantines sans structure, barbes de treize jours, barbes de sapeur, camembert jugulaire, panache trachéal, vair mandibulaire, en règle avec de possibles soumissions futures. L'homme est presque mort et les ongles de sa bavure poussent encore. Il semble fuir les estrogènes, revêt chemises de bûcherons, mais adore faire pistonner chez lui le synchronisme du carreau féministe. Voit bien que sa femme cultive discrète passion pour McConaughey, pour Chris Hemsworth, repère que même les belles actrices du cinéma français s'exilent au pays du Big Sky pour avoir la sensation d'embrasser tous les Norman Reedus du monde libre de l'embâcle des soies hirsutes. Adèle Exarchopoulos, Vénus à la moirure livrée charnellement aux photographes, se fait la tête de la fille-appât dans l'éclaboussement des flashs, un guignol barbu chroniqueur de football enfile le t-shirt de Al Capone et rigole, l'inénarrable demi-dieu barbudo Didier Roustan endosse simplement le blouson de motard du Che Guevara et entonne son hymne. Fascination générale des yeux de lapins dans l'imberbe halo de l'impeccable luisance du crime. Pendant ce temps-là l'exercice de la libre-parole, l'institution du Free Speech, terrain naturel des campus américains, fond comme tronc de liège au soleil de la levée. Rien de nouveau sous la couche de cet infréquentable pilosisme comateux échauffant le climat du visage des mâles européens.

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