dimanche 20 mars 2016

Bad und Nuba

Manomann...! (bewundernder Pfiff)

Bad und Nuba
Née Belle unter blauer Nacht
Stille Großmacht
In dem Badezimmer zieht die Passionsblume curuba
Cantique du pétrissement de madame Frauke Petry.
Contrapuntique à celui de Frau Petra Kelly,
souris vertes et louves grises qui se bastonnent
derrière le liège des glaces que fractionnent
les couvertures du Spiegel,
plaques argentiques du bon goût que l'on usine amoureusement à Ulm, clichés chocs des imaginations vous frappant toujours en pleine face comme la balle, ultima ratio regum,
d'un Desert Eagle.
Miroirs aux Alaouites, syriaques mirages orthodoxes,
reflets de la Corne d'Or dans un œil mort,
In der Hitze der Nacht, avec un morceau de fer sémaphore
caché dans un gant de boxe
arrêter le regard du Rabe
qui fait fuir les Arabes
vers Berlin, vers Paris, triste sort
jadis américain
qui s'encrait dans le blues de Sydney Poitier vers 1961
et faisait saillir au jour depuis les caves de Saint-Germain
la musique noire, crustacés et myriapodes armoricains, petites notes perdues, traces de pattes de saxophones dévorées par les crabes.
Münder Unter Messer,
voici revenu le temps des Haschischins.
Toute la bonne société de Laodicée
va bientôt y passer, and to a lesser
extinct
, toute la diversité du Moyen-Orient, notre prochain.
Leni mit les voiles vers le Nil-Blanc et sa théodicée
qui reconduisait l'humanité aux sortilèges transgresseurs
de la source d'un numerus clausus ancien
coupant net les humérus à la saignée de leur trochin.
Vatti Albert, sacré mystère Papa,
trouvait que sa fille
avait, comme on dit en allemand,
un regard d'argent,
strabisme divergeo-convergent
qui diffracte la lumière dans les traitements antireflets et font partir en vrille
les données anthropologiques des Pygmées et des Négrilles,
peuples indécis qui ne ressortent jamais indemnes, ni grandis, de leur séjour dans le marigot d'un objectif Carl Zeiss, von Iena.
Da, da, c'est vrai qu'elle tapait les 400 coups
dans les allées du Tiergarten,
menant la vie dure à son père, de l'aube à l'heure du loup,
de Vargtimmen lapons en autrichiens Bergfilmen,
chaussée de patins à roulettes dans les rues de Nixdorf,
un peu comme, lors du procès Papon, le fils Klarsfeld à Bordeaux en somme,
ou Arno Breker qui ramassait de la laideur tous les morphes
pour les placer en majesté sur le toit du Caucase, l'Elbrus des surhommes.
Dadurch, le paternel remet d'aplomb les sanitaires
des Mietskasernen de Neu-Köln,
roi des eaux de colonnes,
prince des pierres à éviers, Œdipe entre Molloy et Malone,
ingénieur des effets de comblement dans le foehn
des vides humanitaires.
Pour l'oncle Gitler, quoi de plus naturel
que de se prendre de passion pour les inventaires
capitulaires du dix-septième siècle,
qui veillèrent à l'invention culturelle
du lavabo, vasque où se lave désormais le sang des cautères
acquises, au rinçage des serres et des plumes, par les mains des coqueleux.
Gitler devint ainsi l'aquamanile du Reich millénaire.
Leni le trouvait chaud comme du bon pain,
rien à voir avec l'amour, Mit unbeschreiblicher Freude,
elle avait simplement besoin de lui, d'être son leude
agile au féminin, l'une de ses quatre femmes de parade, sans aucun grappin,
pour assurer subsistance à sa technique,
faire lâcher prise au Mit brennender Sorge,
partir sur les routes de Pologne avec un Luger à la ceinture, au dos de la tunique.
Tu n'as rien vu à Konskie, ni les orgues
de Staline, ni les orgies des Einsatzgruppen,
les Sinti et les Roms qu'ils vous avaient prêtés,
furent rendus en l'état sans beaucoup de peine.
C'est chouette un état fort, rien en vain n'est affrété.
Nichts vergeht, tout se transmorphe, se trans-fern, s'entre-éloigne, se dékörporifie, se téléporte dans sa part de fumée.
André François-Poncet entendit et décrivit son rire gras,
sa bouche éventée douchait les pièces et les salons.
De sourdes émoticônes mettaient déjà le jambon de la guerre en torchon,
Avec ses moufles de rustaud il caressait sur une carte les mers et les terres en maître-stratège des combats.
Ce qu'il ne faisait pas en chambre,
il en posait les jalons
sur la longue steppe mentale qu'il démembre,
usant le feu du vert de l'été, découpant et recousant ses galons
avec l'aiguille en fer blanc de la décoration du printemps
garante des chants de gloire
de son général hymnaire qui durerait douze ans.
Galons de fauves. Salons de pauvres. Rizières mortes des enveloppes de fantômes aux pâleurs noires.
Der Weisse Rausch.
(Ecstasy im Badezimmer.)
J'ai toujours pensé que ses films de Babelsberg étaient moches,
et que Thea von Harbou avait plus de classe sur le pont du Steamer
des collages du Heartfield des ténèbres
qui portait dans le sens du courant
le cortège des âmes mortes vers les Niebelungen du funèbre,
au cœur du soleil des peuples mourant.
George Lucas la développe encore
sous la lumière rouge de son studio.
Tous la vénérèrent. Ou presque, sans se faire trop de tort.
Même amère Penthésilée, Cocteau, Sow, l'eurent dans la peau, la suivirent pour qu'elle les macule de ses ocres de Kau.
Elle était du bois pentathlète dont brûle, sans faire cendres de leur passager, les cercueils,
une indestructible, l'élaboration d'un insondable courage, amie de la transe des robots, instauratrice de carrières, impératrice des sauts de barrière, un cas génétique.
Chute d'hélicoptère, taxi-brousse fracassé par les écueils,
tout son pouvoir régénérant frénétique
faisait soudain mousse, la ranimait fraîche du royaume des forts
dans les palindromes fatidiques sans entrées
ni sorties, et dont Euclide de Mégare aurait oublié la clé entre deux feuilles.
C'était ça Leni, Bruce. Ihre Brustwehr war fabulous.

Bain d'arrêt, sels d'argent moussants et fixateurs capillaires pour teinture blonde :

Jérôme Bimberet raconte dans son livre, écrit sur elle en 2015 chez Tallandier, qu'elle n'était pas très fière devant l'arrivée des Américains, puis des Français qui soignèrent sa déprime aux électrochocs.
Cela sentait le brûlé lorsque l'officier entra dans la chambre où tout un stock de péloche calcinée gisait près de son sac. Reliques du fameux tournage controversé (jamais prouvé, et pour cause) peut-être sur les lieux mêmes de la sélection du Ghetto de Varsovie ? "Wo liegt denn meine Schuld ?" Elle osait même refuser l'abri facile du parapluie victimaire.
 
Championne dans les langues kordofaniennes, pilote hors-pair sur le fleuve souterrain de sa passion nilotique, je me suis toujours demandé ce qu'elle aura pensé -- depuis les soudures apparentes de son Soudan aux marques de soleil noir censées la nettoyer de la catastrophe romantique qui l'imprima vive sur les plaques de verre du national-socialisme --, de la pénétration (photographie arrangée, peut-être, mais qui disait tant, et retournait plus encore, tordait le cou à la petite vie méchamment bourgeoise d'un pommeau de douche misérablement obscène dans la salle de bains de son Führer adoré par delà bords et débords) que s'offrirent Lee Miller et son assistant dans l'appartement de Gitler à Munich en mai 1945. 
Mitläuferin du NSDAP, elle se sera ouvert les routes du Lebensraum avec l'argent étatique nazi, deux limousines Mercedes, un camion ravitailleur gorgé de Benzin, un Kübelwagen chargé jusqu'à la gueule de bobines et galettes, une autre command car, deux motards éclaireurs, trois ou quatre amis scouts embarqués dans son Film crew, elle sillonna les voies arrière de l'Einmarsch comme un saphir sur le vinyle du territoire des souvenirs fragiles, dans les anthracites d'un merveilleux désespoir, précieux charbon révélateur d'un Traumland, génies de l'antimatière aspirés dans la susurration des gravitons sublimes de Zarah Leander, cauchemar idéal imprégné dans ses couches profondes d'avenants fossiles, sans avoir les traces du doute mousseuses à ses lèvres de vermouth. Qu'elle enfühlât tout le monde après la guerre, avec un plaisir non dissimulé, ne fait pour moi guère de dépôts au fond de la soute. 

Heureka..!
Jusqu'ici tout va bien,
il a son petit char Tigre
à portée de main,
ses pantoufles en peau de satin
tricotées par son UFA-Braun
aux yeux châtains,
juste avant qu'elle n'émigre
un matin
en Afrique jouer les Amazones


Bigre, verdammt, Hier she comes..!

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