samedi 16 janvier 2016

Gli Iperattivi Indifferenti


Alberto Mora-Na'vi-a Èté 1933. Moravia se repose un livre à la patte, comme un guépard de la planète de Pandore au milieu de ses congénères, fauves aussi géants que bleus, dans le parc de la Villa Reale di Marlia (NuovaLucca), forêt sacrée où tous les Centaures des régions de l'Hyper-Magnésie qui viennent l'y rejoindre, après une courte chasse aux mustélidés mussoliniens, sont Siciliens.Dessin d'après une photographie originale de Mimì Pecci Blunt.Alberto Moravia n'était pas toujours chez lui sur la Terre.Voulant tout sacrifier à la littérature, il l'éleva à la hauteur d'une religion.En recherche perpétuelle d'un impossiblium, un élément narratif lourd de type lampédusien, qui lui permettrait de tout chambouler, une plume à la main mais sans pouvoir rien envoyer blackbouler, dans les étoiles, de son mode de vie bourgeois, tous les sillons de charrue de l'azur de velours du champ littéraire.










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Remplacer la Chine par le Japon.
Faire le deuil des usines
soviétiques Fiat à Togliati,
avec Myr Cultura et son comité de vaccine,
chantres du sauvetage des glaces, avant qu'ils ne récapitulent,
par ordre rétrograde, les abatis
de l'internationalisme, dans les hymnes et les leçons
des occidentales capitules.


Lui faudrait-il le redire avec les termes de Moravia ? Car Mussolini, Staline, Hitler, Mao, Lénine étaient conformes à des desublimati de dernière bourre, dont les enveloppes humaines très faiblement amusantes, presque rendues invisibles dans la moiteur des plis de leur fripement, ne firent jamais mieux momies que de leur vivant. Il observait le premier pendre par les pieds et regardait par la serrure de la prison le quatrième mourir au Palais, deux figures que l'écrivain romain aura bien connues. Hommes tournés purs lycanthropes libidineux par fainéantise morale et désamour de l'autre, qui lancèrent de gigantesques chasses à courre sans y participer, transformant chacune des âmes constituées -- cousues à vif dans la peau retournée d'un body politic au long manteau traînant sur le sol --, de leur peuple, d'aigles en vautours, de buffles en antilopes, toujours chargées, quelle que fût leur carcasse du moment, de sublimer la situation qui leur était faite, dans les guerres d'agression, les famines, les massacres, ou les transmutations successives de la doctrine. Nourrir à flux tendus la petite pulsion sexuelle des puissants réduits à satisfaire, hydrauliciens gros vers ignorants, leurs besoins primaires élevés à la hauteur de fonctions suprêmes, symboles de gloire colossalement étatique, merveilleux creuset ou gît le relief résiduel de l'amas monstrueux sortant des yeux comme du méat de l'orgueilleux état des choses dans la crase des jus du statisme princier.

Lui vient l'ivoire de dix-huit ans, cartilages tailladés d'une huitaine de mois. Elle en a vingt et trois, just for one day on dirait, cela semble acquis chez elle, les anges du présent ne l'alourdissent pas lorsqu'ils se posent sur ses épaules, elle change l'or en blond, garde le Rhin liquide à bonne distance et refuse d'en marteler des tonnes avec le duvet blanc des plumes par l'envol arrachées, même si elle ne crache pas, chemin faisant, sur la possibilité d'un peu de contrebande, d'en éparpiller le recel. Il l'aperçoit, la voit le matin à la grille du bahut, bonjour, hello, comment allez-vous ? À la Toussaint, un Bonnes vacances ! appuyé, I Will, répond-elle, il la drague, mais a-t-il envie d'elle, avec cette intensité basse des timides qui se révoltent écrasés depuis toujours sous les gravas et les barres de fer de phrases toutes faites où poussent depuis si longtemps -- entre les éclats des mots qui osent encore montrer les squelettes de leurs étincelles arrimées à la rampe trempée, altérée par la rouille --, les mousses et les algues dans les pannes profondes du bredouillis. Début de romance avec la pionne qui habite Saint-Max et n'a pas de transport pour rentrer chez elle le soir, elle arpège les sourires, est jolie lorsque frémit la discussion et que sa poitrine brouille l'horizon des rayures de sa marinière qui tremble, il est sur le point de proposer les ailes de son char lorsque la titulaire d'anglais aux dents de dauphin des eaux du Solent lui dit qu'elle donne une fête ce soir à son appartement, tu es invité si tu veux, si tu peux passer.
Apparaît le visage de Patty Hearst à son procès, le buio de la buée, il ne voit pas le trait venir.
Elle possède une Opel Manta, coupé de ville, aime les voitures rouges laquées minérales dans les micas portés en cilice, il roule en Ascona blanche comme une île, une propulsion prêtée par son père. Elle vit à Senlis, il a sa famille là-bas.
Quartier de la Gatelière, sur le Val d'Aunette, double dose de zones que le plan dispute à la bonne entente des HLM et des immeubles privés, assises l'une en face de l'autre parmi les anneaux d'un tracé qui les embrasse comme un cordial au fond d'un bol, toutes deux proies d'une occupation des sols. Bien au fond de l'allée, l'accès distribue quatre blocs résidentiels qui jouent les tours à cinq étages, des jeunes couples les habitent à l'orée, des retraités argentés veillent, les assistent aimablement des familles riches dont le foyer, au centre d'un champ de sanicles prisonnières des mortiers et pilons des herboristes urbanistes qui les élisent sur le papier maîtresses vulnéraires, n'abrite souvent qu'un unique enfant, plus loin, au milieu de la forêt à coudriers d'allure massivement chinoise.
Dépasse le compte des chefs de tous les profs du lycée, têtes réduites ou en passe de l'être, il ne saisit pas avec le coeur pourquoi toutes s'éclipsent, prennent leur chapeau et roulent de concert vers la sortie.
Le domaine de la danseuse s'oriente depuis un grand lit qui pilote tout le séjour, il y a des écrans partout, elle fait partie du clan des adopteurs précoces.
Elle réussit à faire un labyrinthe du couloir menant aux autres pièces dans l'axe de l'habituel cheminement platement linéaire.
Il bafouille le bouillon d'une petite potion d'excuses, s'en va et ne couche pas avec elle le premier soir.
Ils en sourient une semaine plus tard devant un flacon de Pouilly dont le sfumato de démocularisation de la gêne en plaisir épuise les verres d'une chaude conversation dans laquelle il se verse lui-même, "je n'avais qu'une envie, te sauter dessus", avoue l'un des deux à l'autre.
Il ne sait pas dire la couleur de ses yeux qu'elle mouille pourtant d'une lace, blaue band d'un étrange fleuve, peut-être même océan. Lorsqu'il échange quelques mots à son propos avec un ami, il évoque Veronica Lake et se met à rire (il tente de la nommer comme ça quelquefois devant elle.) Elle a de belles cuisses, un superbe lissé de peau, n'est pas ouvertement féministe ni ne se dit de gauche ; il ne l'entend jamais insulter personne, pendant trois ans il ne voit pas un seul mot grossier sortir de sa bouche.
C'est sa magnifique quebrada qui l'attire. Regarder flotter la soie faussement polychrome à sept ou huit tons de sable, blond de sucre lave, miel de lavande transpercé d'opales vidées par compression soudaine de tout leur trésor d'arménium, teint du grain de la dune sur les épillets des oyats laurés par le rayon réflexe de l'aube, en passant par le grès frotté de l'antique feldspath des plages, seeing it, ties wide shut. Il ne se lasse pas de penser à l'empreinte de pas qu'il peut laisser à tout moment sur leurs marches de cendre.
L'ennuagement de sa crête commande le froissement d'étamine que dessine la passe botonnée plus bas, l'endroit se révèle infiniment doux, inflige à son organe des prises de gouttes de rosée qui animent instantanément les creux du souffle devant le sépale à mire de Vénus. La caverne de sang semble s'envoler au dessus de Purmamarca. Et cela lui plaît que la colonne doive acheter ce ticket avant de monter dans le train qui la bombe vers les ambres de la nue.
Aucun ne serait le type de l'autre, elle dit pourtant qu'il tape dans le mille de son genre, il en doute au vu des photos d'un ex mal rangé, et connait ses chanteurs préférés.
Un mec du lycée aux mâchoires carrées comme un isthme battu par l'empilement des os fins d'un puissant crâne d'orque échouée, aux marques prononcées de cathédrale golgothique, lui fait depuis la rentrée de septembre des signes oculaires et débite des compliments qu'il reçoit peints comme des bouts de maisons écroulées ou de chairs usées à coups de mouvements brusques sous les chaînes.
"J'ai remarqué son manège, il en fait trop", voilà ce qu'elle lui dit,
"et ses muscles pris dans son sempiternel manteau de peau de serpent ? reprend-il, "même le manteau", dit-elle, "il ne me fait rien, absolument rien."
Le père vient de Rouen, palmes académiques, auteur d'un manuel de philo latine, il est bien plus âgé que sa femme d'origine italienne qu'il plaque plus ou moins assez promptement dans son lit alors qu'elle n'est que son élève, lui dit sa fille. C'était une manière de viol, lui confie la mère.
Le père prestement normand repère tout de suite la faille et fait son portrait d'artiste en jeune homme complet branleur de la vie.
He made his point very clear.
Il adore discuter avec lui, il sent que le paternel l'aime bien surtout lorsque ce dernier voit qu'il prend bien la volée tendue que lui, le retraité de l'éducation nationale, leur met à tous sans broncher lors de parties de scrabble acharnées.
Toute la famille habite chez la grand-mère de Veronica Lake.
C'est un gros repaire cubique en béton armé avec un toit muni d'une élégante balustrade ouvragée ceinturant la terrasse traitée au ciment. L'édifice date de la loi Loucheur, champignon de la fin des années vingt. Des parts s'effritent, conduites tels de vulgaires spores de chaux morte dans le vent, fracturées de sommeil assommant le gel mou de leur pesanteur sur le perron, on n'y accède plus que par une échelle de trappe au fin fond d'un couloir.
Au mur jaune Monet, jaunet de satin sorti du pinceau d'un calfat, un arboretum de cadres avale une forêt primaire de diplômes à palmes vertes plantée par le père.
L'arrivée en marche arrière doit s'aboucher à la barrière d'un jardin typiquement parisien et ne rien emboutir, no room for the escapists' theories. Ils vivent sur les bords de la Seine.
Un ami de Veronica sort un livre sur Camille Pissaro, l'enfant mal-aimé du pays d'après ce qu'il dit. Il travaille à la mairie communiste de la ville, cet homme passionné connait son sujet sur le bout des charmes et ne bricole pas. Ses touages et poussages cisaillent la balance des eaux au fil de leurs plateaux, il excelle depuis sa jeunesse à fouiller les sédiments d'anciennes observations, à tamiser les angles coupant les étraves d'historiques points de vue, les berges de la peinture de l'ex-département de la Seine ne dissolvent plus aucun pigment secret dans le sillage de son délicat halage, il en fait une histoire d'attraction personnelle dont il offre les aimants à la conversation. Miss Lake lui offre son bouquin, dédicace sous les cerisiers et les pruniers de la grand'mère, fière détentrice d'un privilège de bouilleur de cru.
La dame sourit tout le temps, une joie grandiose, exquise, c'est une géante d'1 m 90 quand les autres ne dépassent pas le mètre soixante. Elle fait de son fauteuil Chesterfield à chapeau de gendarme un séjour de douceur qui nettoie la douleur et polie les regards brillants de malice, vacillant comme des bibelots, lancés sur la maisonnée dont elle domine l'équilibre à l'ombre des volets fermés. Ses toilettes sont des parures léguées par miss Hepburn, tout au rez-de-chaussée semble s'être revêtu du vernis de l'année 1965, rien de la pâte du présent ne souffre de l'absence de craquelures apparentes sur les murs et dans les coeurs.
"La mort m'ira à ravir" lui dit-elle en souriant.
Ici tout le monde est blond.
C'est la dernière rescapée d'une lignée de la noblesse italienne qui s'installe (ou fuit, je ne me rappelle plus bien les précisions que l'on me donne) sur la Côte, à Nice et Villefranche, après la prise du pouvoir par Mussolini. Parcours des désargentés, peut-être faut-il conclure classiquement les mariages à la hâte, on tombe sur un petit brun soyeux, avec une accorte raie sur le côté, qui mélange savamment les tchatches ayant cours sur la Riviera.
Les soeurs remuent légèrement des hanches.
Il est d'origine juive, cela soulève des interdits, lève des boucliers, de plus il fait commerce de mercerie, c'est un gagne-petit dont malgré tout quelque chose dit qu'il fait promesse et tend sin embargo vers la réussite.
Selon elle, c'est un juif de la rue avec un boulier.
Semblance de l'invention d'une comédie qui nourrira au sein plus tard tous les films italiens.
Pendant la guerre son union avec une fille blonde le sauvera.
Il reste sur sa boucle de Seine, à l'abri derrière les murs de sa maison cubiste jusqu'en 1945, constate les accords parfaits des courtages.
On retrouve aujourd'hui un chat dessiné par Fujita dans ses cartons.
Pourquoi meurt-on jeune encore d'une crise cardiaque ?
V. lui dit qu'elle est sûre que des trucs pas forcément clairs se sont passés pendant la guerre, elle jure de prendre un jour sa granny entre les griffes d'un tête à tête à regards de chattes pour se faire dire l'histoire (la grand'mère sourit, elle entend tout, on a déjà dû lui faire le coup), "pourquoi réécrire tout les bottins de Modiano ?", part-elle cette fois-ci en rigolant.
V. et lui démarrent vers le très sérieux forestier de leur nord, en fin de dimanche après-midi.
Elle lui montre le carrefour fatal. 18 ans et se fait couper la route le jour de la prise en main de sa première voiture qu'elle sort de la concession.
Polytraumatisée du rêve, elle renaît robot sous les orthèses que l'on somme de s'allonger six mois dans un lit ou sur un divan. Une Titania noire tient toujours à venir livrer des bouvreuils étouffés qu'elle dépose sur l'oreiller de sa maîtresse, puis saute par la fenêtre, en prenant les ombres du mobilier, pressées d'enregistrer la fuite des arcs et courbes, de vitesse, ses grands yeux verts traceurs soucieux de recoudre routes et sentiers de chasse en dépit d'une nature féline distraite et joyeuse.
Elle ne dévore jamais rien ni ne mange vraiment, boit beaucoup d'eau et déchire quelques Turkish Delights qui valent de lui tenir au corps la journée.
Trois mois avant la chute du mur de Berlin elle se fiche de l'Allemagne, pour elle, seules compte l'Italie et l'Angleterre qu'elle écume, landes et bitumes, depuis toujours. Il aime le nord, ils sont tous les deux des enfants qui marchent dans les villes de Grande-Bretagne vers 1978-80, cela sourdement les rapproche et resserre des liens déjà compromis dans le rituel d'une posture japonaise lacée sous une cascade d'eau froide.
Impossible de les faire se relâcher un peu lorsqu'ils partent dans le coupé Opel écrémer les dalles de granite jusqu'au nord sévère des côtes irlandaises et écossaises. Certains accents s'affirment dans les Burren aux clartés contraires et hurlent en silence sous le noir barycentre du pays des oxymores, à portée des nuages polaires.
Il obtient qu'ils se détachent un peu lorsqu'ils parviennent à Wivenhoe, son port d'attache de mémoire chérie. Elle y a tous ses amis.
Il rencontre avec elle des marins danois saouls dans la rue. Ils sont du même âge, pas méchants, tentent un vague coup de dragouille, pas heureux de rembarquer sur le mini cargo, qui ressemble à une péniche de haute mer, pour décharger du bois vers Londres le lendemain aux aurores.
Lui racontent, alors qu'il ne demande rien, leurs soirées de fêtes et de beuveries dans un anglais baveux et haché mais vif, d'une marque courtoise plus bizarre que relative, il se croit dans un épisode de vie narré par Boccace, il rit avec eux, les mecs sont courbés sous le poids de la charge qui les pochtronne et hoquettent dans des spasmes que seul le souffle tendu de leur hilarité princière arrive à couper.
À cette époque dans la famille de V., Moravia est le jalon suprême en littérature, tout part de lui et lui revient, pour quelqu'un qui ne le lit pas, comme pour les connaisseurs, cela devient de facto l'être-clé, le protagoniste forgeron de tous les souvenirs et devenirs des chemins passés et futurs vers l'Italie, voies qui restent complexes et subtiles.
Aujourd'hui, il essaye de rassembler et de goûter le beurre des signes de son oeuvre tombée poussière de filaments de thé vert au fond d'une tasse en porcelaine acquise auprès de commerçants tibétains arrêtés pour la nuit dans une yourte de la steppe russe.
Il croit voir et boire aussi du Boccace chez lui. Le trait de vol silencieux d'un rapace nocturne de retour d'Afrique ou de l'Anjou napolitain, glissant à nouveau entre les cordes de l'espace toscan vers le jardin d'une littérature à peine nubile, copiée par une très jeune Fiammetta sur une tablette, que les cils de Pallas ont rendu tactile, avec un stylet en forme de plume pris aux rectrices de l'écrivain Bubo.
Derrière les schémas marxiens qu'il s'amusait à suivre pour les perdre dans des marécages où les vouivres hybrides de tout poil pubien, les hydres de toutes écailles volées au dragon de la Princess Bride, suçaient les glaçons d'une tendre vodka aux herbes foulées par le souffle de bisons discursifs volontiers doctes dans leur récitatif, Moravia cherchait dans le roman un moyen de lier pour toujours les idées et les sentiments, la langue et la réalité, en changeant les techniques, pour laisser de côté l'argumentation politique. Peut-être à la fin voulait-il simplement trouver le ton d'une pensée auquel il confierait tout son art, sa perfection d'artiste, son adhésion profonde à la vie, en mettant à égale distance le "Code civil" à la Stendhal, et les autres procédés de néantisation du style qui s'encraient dans les foulons des mauvais mégissiers, bons cousins charbonniers ou malhabiles suiveurs de Flaubert.
 (Tapé le 3 décembre 2015. Aujourd'hui les italianolâtres ne jurent plus que par le sabot de Erri de Luca que celui-ci met, comme une fausse pantoufle en peau de Job, en travers de la gorge des écrits de qui s'écarterait de la marge et du rythme pendulaire, creusement d'une empreinte idéale à la pomme d'Adam, chaussure qui se décarcasse pour faire jaillir du talon une parfaite, (tout en élargissant dangereusement les voies du train cathare qui lui sert avec générosité la vapeur transcendantale qu'il essore ensuite d'un linge et transforme en soupe) silhouette humaine unidimensionnelle afin de ne plus avoir à savoir choisir, d'un orteil tendu dépourvu de durillons, entre les sillons du bien et du mal. Mario Rigoni Stern va finir par franchir une nouvelle fois les Alpes, mais en sens inverse de l'aiguille centrale du cadran lunaire du sublime ex-ouvrier au Caïn lisse qui, abandonnant le calleux aux Abel, donne sa main à plume au vieux Charon et fond ses doigts à charrue dans les ampoules des mines de plomb qui obscurcissent les tunnels des Lumières du vingt-et-unième siècle qui sera scientifiquement non dévotieux ou ne suivra plus. Je termine en disant que je suis philosophiquement contre les TGV moi aussi, et que je ne prends pas de gants avec mes pieds, m'estimant heureux déjà de pouvoir écrire et taper avec eux, nus.)

La Fantasticheria
 di Alberto Moravia. 
Les jeunes guépardes,
notre syndrome.
Indro avec son abyssinienne, 
moi
 avec ma Carmencita, 
c'est la jeunesse de Rimbaud 
réverbérée sur les rives d'une impression d'Afrique
fantôme 
que l'on baisait, lui dans son Amish noire, Io
 avec ma Sarde rouge, jusqu'à la garde, 
enfoncé à fond de sixième dans mon Hispano
-sicilienne, 
que l'on baisait jusqu'aux
 douces excises de la peau
de ses pieds foulant 
d'un impôt brûlant
nos myocardes,
sur la piste des signes volant
 depuis la bouche
du désert, calcineur du souvenir même des rouches,
 dans les échos
sublimes de la langue amharique,
que l'on baisait couché dans le sable sur le dos.

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