mardi 1 septembre 2015

Ivre du Père et de Peinture


417_ Scène du film de Keiichi Hara Miss Hokusai, Japon - 2015

Pour P-E G.
Artemisia du Gakyôrôjin
Origine du monde d'Orazio
Loin des lacunaires Tadzio
Délicieuse Oyei (comme ton nom
L'écrivait jadis Henri Faucillon)
Petite Isabelle d'un Ilya Prigogine
Sève-miroir des savoirs lagunaires,
Venise est un cordon qui enserre et dévore
Ses enfants tel un Ukiyo-e subrepticement piscivore
Musume-san du paysan Hiyemon
Femme au coeur d'or, Girigataï décolore les haillons des démones
Tu ne laisseras jamais tomber à l'eau l'Otusan octogénaire
Hazan au trait vif, reliefs d'aumônes, il fallut satisfaire demande et clientèle
Airs des princes de Tokugawa jusqu'au chant de la Maison du Shôgun
Sauver pinceaux, un feu sous son toit et l'estampe mourut calfeutrée de scoumoune
Passer de Bakin à Ranzan, s'accrocher aux branches des Kakémonos
Jouer tours pendables aux choses pendues, cimes féminines Adieu Gatarimono
Dire oui aux Rônins, garder l'humour sans malice du peuple notre parentèle
Génie de la constellation du nord
Il est dégueulasse et vit dans la crasse
Et alors, et alors ?
C'est pour Hiroshige lancier du ciel qu'il selle dans le bleu ses rapaces
Fille d'artisan qui n'est guère loquace
Et traite couleurs comme si elles étaient au bord
De s'envoler des mains du graveur tout à son angoisse
Ne pouvoir saisir les ailes du destin aux erres cursives des veines du cuivre échappées à la mort


Un signe subaérien
(car je ne suis rien) 
au Fou de peinture
qui disait dans sa préface
aux Cent Vues du Mont Fuji :
Quand j'aurai cent dix ans,
chez moi, un point,
une ligne,
tout sera vivant.