mardi 28 octobre 2014

La notte quando è morto Daniel Boulanger

Daniel Boulanger in Senlis -
Checking at all the doors
of the Alphacity
the white floor
of the night perception


 du noir dessous les feuilles
l'effraie qui sort des branches
blesse un instant le ciel
et le vent se referme

mon ange laisse un ongle à sa harpe de craie
Daniel Boulanger, "retouche à l'adieu." 2004.

(À Monica)

349_ je vous vois rue de L'Apport-au-pain
retour du marché, place de la Halle
votre panier rempli de poèmes respirant comme des Golems de Saint Phalle
fruits des maraîchers d'outre-Nonette plantés à la main

ou à la bêche fameuse chère aux Senlisiens


difficile de suivre le père de Charles Plumpick parmi les papavers 
les Klatschmohn les red poppies et les coquelicots
c'est lui qui vous semait dans le tour de ville serré comme le pas de vis des pales d'un hélico
son puissant quod licet formait une hélice qui brisait les licols de verre 

aux fenêtres de la fontaine Saint-Urbain en passant par celles des Clarisses jusqu'à Villevert 

re di cuori des rues de Senlis 
scripteur de canti des vues sulbanectes
démineur des dispositifs pièges de la littérature

le faubourg des fées piquera toujours vos analectes
fragments notes et retouches tombés par terre sans malice
sur le carreau des Ètuves aux Arènes asiles d'un fou d'écriture


Comme tous les lundis soirs j'étais à Senlis jusqu'au mardi matin,
dormant près d'une forêt secouée des rêves réflexes propres au chien du chasseur Herne,
ma mère me dit que la Gaule chevelue qui vous lisait en latin vous lira demain dans les langues modernes
de France, et même de l'Italie aux dialectes parthénopéens.

j'étais-là avec vous dans le déni véniel des dangers
(la notte quando è morto Daniel Boulanger)