dimanche 30 mars 2014

To a fair A. Markowicz

317__Mon cher André Citroën (vous êtes la Déesse des constructeurs de la traduction automobile à amortissement hydraulique, permettez que je m'adresse à vous ainsi, sans ameuter plus de gêne), Cicéron c'est Poincaré, et le square du Vert-Galant n'est pas plus quadrangulaire avec les années. La Place Dauphine a malaise mine depuis qu'un autre André lui rasa le pubis en public, plus de pagne ni de cache sur l'objectif, la marée des icônes mise à nue par ses traducteurs d'images, même, c'est le rêve d'une Sequana qu'on aboucherait avec le Rhône, on devrait inventer un mot que l'on mettrait à côté des poncifs 'traduttore', 'traditore', > 'traductaire', (un traducteur qui refuserait le célibat qu'exige le littéral littéraire et qui tairait l'obvious jusqu'au devious), peut-être ? Qui n'est homme à "dividuom talentum" ? Certainement pas vous, pas plus que ma pomme. Cette seconde Place royale vit des milliers de bateaux à clins vikings remonter la Seine avec à leurs proues des dreki, ces figures sculptées qui faisaient peur aux petits enfants parisiens de l'époque. Les dragons n'étaient pas les seuls effigies, il y avait des têtes de cygnes aussi. Le très fin tirant d'eau des knörri empêcha-t-il jamais la naissance d'un grand mascaret dans leur sillage ? La Seine, qui ressemble à l'Oyapok, connut donc dans un passé relativement hérissant quelques heures de retour à la source, à rebrousse-flots, une sorte d'âge d'or de la nage. Le bi-frons du Baudelaire est frais, lui seul saurait traduire la double notion de "fair", celle de la transparence de l'hair et de la chair, celle de la candeur non-partisane des cheveux blonds "comme les blés" de François-Vincent Raspail battus sur la paillasse de Sainte-Pélagie, les épis en bataille, les tresses dans les fers. Quant à Klaar'O, qu'il clabaude ou qu'il ferme son claquos, on s'en claquemure la poésie intérieure, on laisse passer ses vers qui pensent nettoyer le cadaver de la Seine avec du chlore aux vannes de l'écluse de Suresnes. Il s'émeut, il se mire, il se voit. Plus il rabroue, plus il aboie, les images des mots à tiroirs se meurent alors dans la Lutèce aux miroirs des arènes, vient l'heure où l'on donne du lest à la chaîne.