samedi 22 mars 2014

To the MAS Flight 370 Airport Renegades

Morituri Volatiles Te Salutant
312_On atterrit vraiment jamais d'une chanson de Murat, même dans les lignes du sommeil des airs de Malaisie on a toujours la voix de Jean-Louis qui bourdonne dans l'oreiller de notre éveil interne. Les aéronefs manquants se laissent pousser le duvet qui avait fui leurs ailes dans le terne sevrage des plumes, et dans les cieux de l'Aleph les ravitaillent des oiseaux-citernes. Les pilotes, parfaits sieurs de Saint-Amant, savent ce qu'ils font lorsqu'ils mettent un cd, un vinyle, une cassette, dans le lecteur commun d'écoute aux instruments de leur taxi volant. Cela n'a rien à voir avec la prétendue torpeur des aiguilleurs du ciel arverne si le train bleu des avions long-courriers se perd au-dessus de la Micronésie des volcans et des Puys des îles Andaman endormis par les cris (à faire péter les boulons et les agnans des carlingues des zincs blancs) des poissons-papillons du massif-archipel du Cézallier, il y a des centaines de siècles avant. C'est une simple affaire géomusicologique, personne n'a donc entendu parler de la "discontinuité de Mohorovicic ?" Au-dessus de l'Auvergne, vous êtes nus sur le manteau de pluie de la lave terrestre. C'est tout à fait normal que quelque chose de vous-même se vaporise instantanément dans les limbes rupestres lorsque les vents vous portent vers elle. Pour beaucoup de journalistes, qui tiennent à ce que cela se sache, le fait de perdre ses repères dans le trafic utilitariste aérien, de dévier des couloirs aux grands airs connus, d'avoir un peu chaud dans les cycles du sang, de se sentir le cerveau reptilien devenir rêveur dans la mémoire cache des lobes planants et les membres intérieurs tracer des pas de danse sur le bleu de l'océan, tendraient à tout dépeupler, rendre le monde non avenu et muet comme l'est un bon indien. Pourtant les passagers du vol MH (comme : Murat des Hespérides) du Boeing 777 disparu dans une tache de nuage en forme de lyre ne se plaignent plus de n'être pas repérables dans la brume de vers échoïques, à l'infaillible recours, qui les entoure comme les montagnes le sont par les vires, le verger qui les abrite et les hume est splendide, ses filles extra-lucides, ses bergers sincères et généreux, même les enfants fument, ses Johnny Frenchmen analogues parlent angliche sans accent barbuleux, et les Sylvie Frenchwomen écrivent le Tagalog avec succès sans le secours de fiches. Cela s'appelle "gagner l'aéroport céleste" avec son corps, avec son coeur, quand l'artère carotide a de beaux restes d'aoriste dans la battue du temps décalé qu'elle retarde jusqu'à ses sinus. Moi et ma part de disparu, le gagnons en continuité depuis l'album Vénus.