mardi 31 décembre 2013

Ô Michel Pastoureau, where art thou ?



To my mother Monica.

282_ Je passais des journées entièrement inertes et grises dans les Farben
J'étais parti sur la trace des os de la tribu de Ruben
Par l'ancienne piste veinée de l'empreinte carbone, comme jonchée de cet effet d'aubaine,
Des chevaux des légions de César, en pleine forêt hercynienne.
Les futaies tressaillaient sur le camouflage d'une dernière marche, au seuil de la conjugaison secrète d'un verbe dont les branchages rappelaient les runes de beben .
Je ne savais à quelle branche irriguer le sang blanc
Qui séchait par petites taches sur les cils de la trachée.
Mon souffle galopait dans une épaisse suée aux poils rubican,
Le vent interne épuisait ses réserves, voilait mes iris d'une lourde bractée.
Le cartulaire fibreux des libers était vide, j'avais devant les yeux une immense écorce de chagrin qui délavait, au fur et à mesure de l'arrachement, les lignes verticales de ses portulans.
Ce milieu goethéen était un drôle de Mittel
Avec ses cimes dépeçant sur place les traits de lumière nés dans les linges de la canopée kaki
Je n'y trouvais restes de poussière d'or, nulle hévéènne saignée, vraie ou même artificielle,
Nulle pépite de charbon maigre qu'aurait dans sa hâte dissimulée l'ennemi.
La trempe des acides de fer du sang glacé dans ce bain vert sans finisfeuille et privée d'orées,
me saisit, à me sentir chez moi, comme parmi les canaux secrets qui minent les sous-sols de Sienne.
Quelque chose dit que nous verrions bientôt s'avancer la respiration de la noble Ar Duen,
Que nous saurions enfin ce qu'il advînt en ces lieux repris depuis longtemps par Jussieu et ses morées,
Des femmes et des hommes qu'engloutirent les moraines moussues et les voussures des chênes,
Au coeur de l''habitat fumé par le verre foliacé de la déesse noire de la grande forêt violariée d'Ardenne.