samedi 28 décembre 2013

281__"[...] ce qui n'est pas mon cas."
J'aime lorsque par ces mots une femme dans la conversation s'exonère.
Elle déchaîne alors en elle son Henri Brulard, se l'envoie bailler Beyle dans le brouillard.
(l'embauche d'un tel alter-ego signale une forte volonté messagère)
Avant je n'appréciais guère, je l'avoue, cette maturité langagière,
aujourd'hui, je la savoure dans sa bouche comme un filet de Sancerre,
au sortir d'un mystérieux goulet,
à l'extente étrangère,
qu'elle ne destinerait,
par la voie des airs, qu'aux parois cerclées d'écorce d'émère de mon estomac,
voyeur de phonèmes femelles, broyeur d'éphémères
voyelles.

Elle capte son oreille, depuis le ceps jusqu'à l'entaille amère du coulard,
et le retourne, en mille vrilles de velours, enfonçant bien les clicks et les clacs du fracas
des consonnes, vives comme l'arête des faces de silex, du son de sa voix,
dans l'éponge à doigté de sonat de mon aveugle gaster.
La locution divine à peine articulée que l'arrêt impromptu au désert de la logophanie fait dériver déjà, et presse à : segue l'aria.

C'est l'heure du rire silencieux aux jets de diphtongues lacustres, laves amarantes des dents de l'Esterel, codées par l'onde du vent des lèvres en étendards, émises en secret sous les palaffites des sourires exquis qui font taire tous les bavards.

L'ardant instant de la rencontre avec les notes intérieures d'une femme à sa chanterelle, le moment de la balance essentielle entre small talk et Pentateuque amoureux, de la confusion des coeurs sincères, étonnés de leur facilité d'audace à se reconnaître et se choisir une continuité d'âme, dans les eaux ténues de l'appétit à la bouche, sans avoir peur de se faire moudre ou piétiner dans les foulons à paroles et les farragos rauques des fats qui continuent la discussion les cordes vocales serrées par les phalènes des habituels repères.