mercredi 25 décembre 2013

Dos Oropéndolas, due rigogoli

280__Paul mourant à Venise, son ami Jacques s'adonne à lui tailler une dernière plume alors qu'il agonise, "chardonneret bien subordonné commence par les oies-mêmes, un grand vautour qui brûle en battant de l'aile, c'est une bibliothèque d'apophtegmes qui se démantibule en piquant du museau comme une vêle", se dit-il, en lissant avec un peu de salive le tronc fin du calamus anème que son oiseleur personnel vient de lui choisir depuis la réserve de ses mortes barbules. "Claquer à Venise, c'est dur tout de même", continue-t-il, "Comment calmer les vierges flots blancs des cahiers de moleskine soudain abandonnés à la longue remise ? Que faire de la purée des blocs d'encre pressée, aplatie comme une rustine, et trempée de logique rassise ? Pourra-t-on dompter les rapides qui mangent la roche tendre des souvenirs noirs de la zone grise, ceux qui penchent la tête dans les périls de la montée des tours que prend souvent le moteur de la mémoire, boîte de vitesse toujours en prise, le champignon de la calcine des émaux appuyé à fond sur la tempe, jusqu'au mur de la falaise vive d'une ville qui ressemble à la Pise des pyrilampes ?"
Less is more, maer or lath. Nevermore the morn ever.
Le Maure est-il mort ? Un séjour en Shéol s'approche las, mais rien chez le Maure ne s'en émeut, s'y meut-il qu'il ne s'y rend pas.
Peinture du Mahler, Mušič des rêveurs. Paysage de lagune en hiver.
Paul mourant à Venise, Jacques lui écrivait encore, taillait mentalement une bavette avec lui, chardonnait les étoffes de chiffons blancs du papier de leur future correspondance de loriots, the oriole, der Pirol, dans l'au-delà qui jette les écrivains dans le chaudron du temps, qui les fait entrer en fusion lente, et les tise.