vendredi 26 juillet 2013

233__De la précontrainte pneumo-verbale pour un bluesman blanc du chant de l'écrit à choper le contre-ut de l’être noir en littérature ; un chanteur italo-français né à Gênes, disparu à Montcuq, en avait fait tout un poème, un cri de ralliement appris par coeur, depuis repris en boucle par les bouches, que leurs poumons éreintent, de mille hordes de songwriters qui, nuques la première sous le billot des billboards, naïvement à le suivre se destinaient. Omar Bongo, intrigué par le vacarme, s'était glissé dans son usuelle peau d'anaconda pour passer, avec les lames du fin élagage, d'un trait de nage du côté Gabon à la plage de la rive Kongo. Pierre Goldman, sage comme une image de troubadour des tumbadoras, était aux bongos, sa place habituelle, excitant les anges des congas. Ils avaient pris vapeur, tels deux del Dongo futiles dévalant les plaines d'Italie, comme on prend taxi sur l'autoroute Oubangui attirant sur elle les animaux fluviatiles du Po. Les pharmaciennes belges applaudissaient dans l’ombre des ombres des draps du lit fuyant les combles de  leur propre fleuve de linge déchiré à la pointe du bastinguage. Allongées, baignant muettes dans leur chant, qui gisait par terre dégringolé de la clé de sol accrochée au mur du fond de la boîte de jazz latino, elles se laissaient pendre au jeu des filets de la mélodie qui se gorgeait de quelques notes veuves. Et les ténèbres se dissipaient sur le gîte du bateau « Le Roi des Bègues » échoué sur la plage de Giglio, l'Histoire de Belgique belginait un nouveau béguinage. L'exigeant capitaine van Reybrouck voulait à tout prix en renflouer l'épave. Pour cela, il avait levé le brouillard qui enveloppait de son cafetan protecteur le fantôme de Lumumba, passager au destin volage ; du volcan des souvenirs à tiroirs au gyre de lave séchée frémissait la bave d'un frais magma à la mire de rage insensée. Voilà maintenant que deux mémoires nationales transpiraient nues dans le soleil noir d'une page tournée. Alors que la corne de brume résonnait d’un dernier râle, on entendit quelqu’un murmurer en fond de cale : « Ce n’est pas Don King qui organisa « The rumble in the jungle, c’est KURTZ qui régla le combat entre Ali le cobra et Foreman le wombat !, go, do tell the world even if it hurts to go that kind of mungle. »