mardi 3 janvier 2012

52__Il faudrait pouvoir se marier avec sa peur.
Ne plus la considérer comme sa soeur.
Avoir des enfants avec elle, afin que ceux-ci, lorsque sonne l'heure de vagir au monde, s'étouffassent d'eux-même, et plongeassent sans remords ni rumeurs, dans le grand congélateur béant, qui abonde, blanc ouvert devant eux, comme une Sargasse, Saint-Suaire de leur naissance sans-sueur.
Après cela, leur mère n'aurait de cesse de disparaître instantanément, dans le pur déni d'un possible nouveau process organique à génome de frais désir, qu'elle devrait gommer sans heurt, le cas échéant, gênée d'alimenter l'arbre au tératologique plaisir d'inceste.
(La procréation avec un jeune et bel ouvrage de peur exogame, ne rend pas les choses moins délicates ; dans le lit du tabou, vaincu par la passion, gît la crainte d'enfanter la part sombre d'Hécate.
Crûs et multipliés, les petits effrois et les petites frayeurs, que vous embarquez comme passagers de la lune, formeront clan au sein de votre destin, seront aux rendez-vous, horaires sculptés dans la pierre de rune, exacts, deviendront grands, polygames, viraux et, de votre faible volonté, les mutins macrophages.
Et ressusciteront toujours, en héros, de la poubelle à déchets du courage, quoi que vous fassiez pour détourner leur séjour du cercle rouge de votre propre entourage.)