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mercredi 15 avril 2015

Un Taxi rose

"Fille est une fille, est une fille, est une fille"
(Queen Gertrude)
Pour Chehreh
386_ Panaït Istrati ne prit jamais Jafar Panahi pour un chauffard.
Magical strategy.
Les courses des taxis fous, doivent finir
pour la plupart,
satyres vivaces ou âgés silènes,
à la steppe du Barâgân,
ou sa périphérie
plutôt que chez les Afars et les Issas,
à la Côte des Somalis,
jusqu'au Ras
Dashran,
alors pourquoi courir comme le dernier des guépards,
à perdre Hussein 
dans la vapeur des gouttes de sang 
de sa tête aspirées par le buvard
d'un vent de sable sans haleine
que ne retracent ni la tour de Kerbala ni la piste des Balkans ?
Haïdouks contre janissaires, tarif de tarafs,
moins cher que la régie philosophale des Putiphar
Kiarostami et Makhmalbaf,
Jafar vole aux Pasdarans
la rose de vraie vie des habitants de Téhéran,
pour l'homme des moussons de Sohravard,
pour le commis des Postes Gaston Bachelard,
elle est rose rouge la petite fleur bleu-cyan.
Combien de Téhéranais faut-il pour remplir
un taxi et changer l'ampoule du plafonnier des sièges avant ?
la réponse sort de la bouche du Danube des enfants.
La multi ani Istrati-san.
Sa voiture est une Mazdâ 
et roule au sans plomb de l'Avesta,
c'est un vrai chameau 
qui boit à paille de roseau.
Néoplatoniciens ou Zoroastres,
chargent Faraday de les sauver du désastre,
cage d'acteurs pros ou vrais clients ?
la comédie est-elle banditisme social créé par le Dieu radiant ?
Ta'zieh brings home more than does movida,
Jafar ouvre sa cargue à tous les oiseaux,
notre taxi driver n'a pas le sourire sot
des lèvres de Jens Stoltenberg que l'émail vida.
Cogne le cagnard
des vents chauds du kavir
la rose et le vin d'Iran
ne sont qu'images que le coeur se plaît à ravir.
D'essences aspergée, flore d'âme enivrant,
Leconte de Lisle et sa Gul d'Ispahan,
sur le pont de ce taxi qui grince et grogne,
étrange caïque, drôle d'endroit pour un navire,
perdent les pétales devant
Panaït et la Tough Generation à tige de trandafir,
rude rose des bagnards,
haut poème roumi de David Gascoygne.


Taxidi Sta Kithira

samedi 7 février 2015

Rosie in București

Rosie Waldeck
A mental Ralph Waldo immersion
in Rumania's transcendental wreck

For Rosie G.W.

369__Murs blancs et volets bleus, 
les uns mats du décrassement de l'ordre ionique
aux anciens pilastres qui rendait les forêts et les bois des angles de leurs façades
en ombres giboyeux,
les autres brillants comme l'astre du sourire d'Agnès Varda débarrassé du maussade
souci qu'on frotte, à la peau de chamois, le bruit et le vent analogique
du négatif d'un film, esclave de son barda, perdu dans les borées cariatidiques,
l'Athénée Palace Hotel, auquel Rosie enlèvera accents et un "e",
blanc comme le linge invisible pendu sur la ligne Siegfried de terribles Ménades,
respirait à l'orée du Potala de Lhassa. Thé au beurre et țuică offraient, au sel attique,
parfait mélange dans les verres de cristal taillés par des lapidaires joyeux.
Paris ville ouverte est tombale, Rosie voit Bucarest déposer une pierre à l'intérieur du coffin d'une morte aubade.

À la joie de Bucur, la France était bien en cour.
Murs blancs, volets bleus, adossé à la colline
le grand hôtel Athénée savait la chanson des forestiers.
Aux oreilles des gens qui vivaient sur la Dealul, velours,
plus tard on apprendrait par quartiers entiers
les airs de la Joy Division où les Apolline
par dizaines seraient jetées, comme on grille les avelines,
dans le feu dévorant d'un New Order à rebours.
Dans l'attente du nouvel Enesco, reposait sur le papier
musique une vierge baguette à parfum de violine,
les démocraties sensorielles barosensibles ne sont plus d'aucun secours,
entre le marteau et l'enclume, à la cochlée des vestibules de l'autel, plein temps éclaté, chacun se sentait épié.


Sur la colline Mitropoliei volent les éperviers oiseaux de proie,
main de faucon, pied d'autour,
Carol n'aura jamais serres à l'étrier de son aile,
la Garde de fer, qu'il avait plombée, revient dicter sa loi,
ne lui reste plus qu'à lustrer les plumes de l'enfant roi Michel.
La Regina mamà a fière allure mais Magda possède au pourtour
de ses hanches un swing qui rebande fil à fil l'archet d'un roi soliste à l'éros des labours,
forcé de prendre change et contraint à l'exil par Horia Sima en six mois.
Antonescu ne lui fait plus la courte échelle,
les Légionnaires l'ont dans le viseur, vol d'amont ou vol d'amour,
Carol fuit devant les chiens des chasseurs et fait sur le trône une croix.
Les masques sont des loups pour les Lupescu et les antisémites les amassent à l'appel.

Rosie n'eut pas à lire dix tomes de Chapoutot pour savoir
que les Godot de Berlin étaient tôt au boulot dans la place,
agents de la Gestapo, fonctionnaires ribbentropiens,
des tonnes de "von" accoururent vers le trône, la tête émergeant des Opole au Palais, dans l'eau des miroirs.
France n'est plus que souvenir, Bonaparte ou Pozzo di Borgo, tout s'efface dans le Blitz blüchérien.
Elle perçoit les visées du petit caporal faussement bonace,
Rome et Albe (lire : Buca et Buda) peuvent se la jouer Curiaces contre Horaces,
il s'en tamponne, tant qu'il peut extirper le soja des rateliers et siphoner le pétrole aux réservoirs,
il remue la queue comme un berger allemand bavaro-autrichien,
le canon de sa pensée diplomatique ne connaît pas le recul, et rien ne dépasse des feuillets de sa mémoire,
lui qui parvint à transformer en total schwartz-out le noir et blanc zoroastrien.
.

Suite plus tard
(le temps de partager une petite pipe avec la femme qui s'occupe de faire ma chambre, un être délicieux, elle s'appelle Ulla, loin des conversations creuses des "Excellencies" aux lippes bandantes, drôles de types - de vrais prédateurs sexuels à la limite de l'encerclement, ces vieux-là.)