vendredi 20 novembre 2015

Le Vieux Luneux Votographe

440_ Salvo Regina

Aux luneux sensibles à la lumière du coeur.
À Emma qui une nuit me raconta
la Parabole des Aveugles  
Profession : Votographe
(J'observe les gens prier dans les lieux vénérés, et les décris se vouer à vaquer)
Faux aigle, am I as ugly as a flared-lip carafe ?  
Il semble s'être mangé
Les ergots du seigle cryptographe
Pauvre Martin, nu comme le verre sous les manteaux étrangers  
Oedipe dévorant Bartimée, malléoles malhabiles
Il bat des ailes comme l'hétérocère qu'il est
Pauvre hère voletant dans le pavillon de nuit du babil  
Des guides de Babel à la bile de lait
Mélancoliques imbibés des lymphes de mille
Éclats de balle que les sangs d'encre mêlaient  
Jadis à la paille des Adagia de l'Érasme des Pays-bas
Voor God een baard van vlas maken
Et qui baignent aujourd'hui le poil des fausses barbes de célibat 
Qu'entretiennent les staphylins avec les attagènes
Et les détritus en chambre logés à l'ombre d'un mastaba
Cinglant de ses redents le grand oiseau de l'hébétude baudelairienne  
Je suis fils de Marie de Malicorne
N'emploie ni zoom, grand angle ou fish-eye
Blinded by the sun, my insight is my unicorn  
Dit-il le front brûlant par représailles
De l'abandon du papier que nul argent ne flagorne
Plus dans le nummus digital, fichiers de viande piquée d'ail 
Perche à selfie moqueuse de l'estime de soi
Doigt sur le chien du Samsung, cliquetis des iPhones
Onzième Choc, B.R.I, raids solitaires au nord des clichés hors-la-loi  
Encore un instantané des morceaux de bourreaux aphones
Photophobes messieurs qui beuglent dans l'amoncellement muet des montjoies
Non-caeci non-caecis Duces, étranglés par le nerf optique qui leur chiffonne 
L'Âme aveugle
Que leur mémoire aille faire un peu de lard
Dans la graisse de l'oubli sans tambours ni bugles



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire