vendredi 20 mars 2015

L'homme à la tête-de-pen

À l'Encre numérique de miséricorde,
l'écrivain sans papier à tête-de-pen,
pour contrer les crampes qui les mains tordent,
préféra se tailler les fibres hautes de ses veines --
afin qu'elles mordent
la foule digitale des écrans et ses hordes,
 à toutes leurs faces, queues et traînes --,
en un efficace et pacifique stylet-mitrailleur Sten

379_De loin, il ne pesait pas Taine à voir.
Sa démarche était sèche, manquait de rondeur,
son triangle monolithe n'était pas la poire
d'Hippolyte, belle bille ballpoint de rigueur,
qui fit l'admiration de chaque crâne.
À quelles étrangères maternelles mânes
devait-on l'origine de l'encre noire
qu'on avait domptée sans recours à plane,
à érable, pâte mise sous le saignoir,
et qui répandait aux zones de pâleur
jour d'hui, polices et fontes de ses vecteurs ?
L'écrivain à tête-de-pen est en panne
de réponse, son grand coeur le porte ailleurs,
est là pour empatter sérifs-lianes,
sur les écrans qui veulent digits asseoir.
Il s'était donc préparé dans l'espoir
que la foule sautant vite sur son pointeur,
pourrait emporter quelque digramme noir
de son paraphe désormais numérateur
de dividendes nés cursifs à sa membrane.

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