vendredi 31 octobre 2014

L'Uro-fluidiste

350 redux__L'or d'été continuait de me travailler 
au corps,
frottant les paillettes acérées de ses minutes,
aimantées par le nord,
sur le môle des yeux, bleus à ma tête caillés,
pressés de quitter son port,
j'avais rendez-vous avec un groupe de Carnutes,
venus de Rennes pour une réunion du Board.

Une heure plus tôt levé avais-je donc le temps
de musarder un peu,
et de repenser à l'article inflammateur,
méat au départ de feu,
d'un divin commis aux arbitrages élégants,
dans le Journal des dieux,
sondeur spécial des reins des littérateurs,
écrit la veille dans un blog, ou d'autres lieux.

Il frappait sur les vessies de deux poissons morts,
sa pêche du jour, maxi fretin, deux écrivains,
je tapais le post d'un trait, au fil de l'eau vive,
des quatre doigts d'une main,
pendant que l'autre révisait le dossier qui dort,
du sommeil des justes armoricains,
l'échevin dissolveur, dézingueur des deux rives,
plus qu'à son habitude m'ayant paru vain.

La fluence de son impériosité littéraire,
d'un pituiteux étiage,
ne charriait peut-être pas de cyniques calculs,
dans son répandage,
elle semblait pourtant fuiter comme l'urinaire,
depuis le sac à venin d'une molle rage
qu'aucun repentir fin ne poussait au recul,
j'y vis sorte de naufrage.

Trente-six heures plus tard, dans une chronique néphrétique,
et un énième gaufrage,
il contresignait sans le savoir mon analyse,
hasardeux captage
d'un bolchévique égrillard, ma seule génétique,
pensai-je presqu'en nage,
alors qu'il brandissait le seau jaune d'une autolyse,
(d'un suicide professionnel le présage ?)

Aujourd'hui je trouve drôle cette concordance des stances,
loin de me douter combien il est assez facile
de voir quelle face se cache derrière un groin gracile,
prompt à proférer ces buccales incontinences.