mercredi 21 mai 2014

L'Amour moderne



Pour Christophe Cherel, de la part de Juliette

330__L'anneau vain dégoûte
L'anneau vain déstabilise
Guette les mots saints qui guidonnent
(dans les virages argent du mois d'août,
la devise est sans motto)
L'oeil cache ce que le papier boit
Les cygnes n'ôtent point leurs bottes lorsqu'ils se changent
(la moto n'a pas de valises,
passagère fait ce que doit,
advienne que s'avivent les anges,
saphirs des os de son dos)
L'âme tient à son standing dans l'eau vive
Qui vide l'évier des vagues qui vont à la baille
Tout l'étrille alors qu'elle délivre travail
(et lit tout haut les ex-votos)
Ne la cerne nulle sagne de Laphroaigh
C'est juste le pauvre hère qui touche larme
Et draine de son visage la laine de l'aigue
Butin des lèvres, vent de braille
Filet de salive que le souffle du temps passe à la traille
Le rêveur zone hors de la faille
Et lorsque l'Amour modère l'assaut de l'hydre et de l'orque d'or
L'amour love les câbles et les boutres de sa maille
L'Amour vole au mât du guet où dort
Le chercheur d'heures sur les mers intimes
Chercher l'entame, le terrifie
Chercher l'entame, le remet dans la partie
Chercher l'entame, le pousse à tracer
Le Dieu renversé dans l'Homme, 
Dans la morsure enlacée
L'ode émane des eaux en fusion
bombées comme des pommes
"Gaudere, emanere", flots de joie venus de Gion
Les mânes des vraies Geiko ne sont pas légions
Miyako Odori, par la danse des saisons,
Hissent le foc de sakura dans le calme plat du Traum
(elles aspirent l'été dans les maison de thé
de Kyoto)
La liste note le rôle baroque
Du pauvre hère aux justes charmes
Qui se tient digne dans les ouïes du vent des Indes
Et qui bataille, vaille que vaille, dans la bave nerveuse
Des bouts de cris qui s'élancent dans la raille verbeuse
Des Laudes de l'Herne
De l'amour aux mots ternes
(qu'on ne troquerait pour rien au monde, même pour des armes,
dans le commerce des peaux)