vendredi 4 octobre 2013

Pseudo-Canada in a phoney panorama on a real fordorama

256__Lâchez Ford et son faux « all-road » en Acadie. Ne vous faites pas rouler dessus par le passage transparent de sa niveleuse dans la poudrerie. Il n’est pas plus parti à Yellowknife que Blaise Cendrars n’a fui à l’Haÿ-les-roses par le Transfrancilien du Parisis. L’Auto-immobile Ford ne vous fera pas plus voyager par la pensée que Blaise par l’avancée qu’il faut conduire ses lectures comme un foudroyé. N’y croyez pas, vous pataugeriez dans la slotch. Sautez votre repas. Atterrissez dans la voiture. Lisez plutôt Salter et Exley, « Light Years » et « A Fan’s Notes », ouvrez le poste, dérangez son grésil, mettez, si vous y tenez, un cd de Neil dans le mange-disque toast-ghost d’une antique Plymouth-corbillard des pompes-funèbres de l'ost des morts-vivants de Toronto, soyez-en l'hôte jusqu'au Faust, et foncez sur la N 10, dans le réel aujourd'hui d'une faible autoroute, fendez l'air du doute au givre de vermouth, en direction du Brésil. Cessez de lire des auteurs pour vieux barbons universitaires étatiques (no names, no offense), laissez vos Tesla électriques au garage, dans la transe, quittez vos femmes, abandonnez vos familles, tous liens élitaires. Lâchez tout et partez sur les routes de la bonne vieille vraie littérature anti-phatique, bon sang, cela fait quatre-vingt-dix ans que la voix d'André Breton ruine la santé du GPS à vous le répéter depuis le tableau de bord de son attique. "_ Tournez à croître la liberté du dérapage et multiplier vos sens interdits, pilotez les pensées adroites dans les virages de la prochaine sortie."