samedi 22 juin 2013

224__Quand on pense à la dégringolade que connaît le café Procope depuis la Révolution. C'est mourir d'inanition à la vue du petit noir qu'on nous tend comme boisson. Je choisis désormais de boire en renegade. Et me déciderais presque à l'exil loin de pareilles décoctions.
L'acidité du Tasse que chacun dégustait sans ambages a déserté nos mémoires.
La sapidité des rivières noires qu'exprimait sur piston le goût italien
s'est desséchée au fond du lit d'un morne tastevin.
La légende du kahve est morte à Paris, sa gloire ne stimule plus les visages des gens dans les glaces et les miroirs.
Quelque chose de blanc comme l'espoir voudrait qu'on se trempât les traits dans un bain de simulation.
Je préfère l'antique onction létale et m'allonger sur les rails de l’Orient-express, à la rigueur m’étourdir le moral avec le café Sandor ; ses grains sont rôtis sur les lèvres de monsieur Marai dont le goût pour le style, manquant d'être broyé sous la mitraille, survit à mille assauts de paresses et ne s'assoupit, que m’endormir moulu par les paroles, d’un ennui robuste, issus des moulins des Camille journalistes du Paris de la fausse farine de la mariole flibuste d’aujourd’hui.
Il faudrait d’urgence magyariser la vie intellectuelle des cafés parisiens.
Presser un moka contemporain.
Un 1956 à l’envers. 
Un envahissement de marc turc. 
Transformer Paris en un Buda qui ne demanderait pas son reste.
Un Parispest à la szabadsàg manifeste.
Avec à sa tête un homme de goût providentiel, meilleur encore qu'Imre Nagy.
Une homme, une femme d'élection, une figure d'exception, une fine dogesse, un nouveau doge.
Un être que ne rebute pas les senteurs amères.
Une personnage d'Èphèse plus que d'effets, qui dans les tasses sait ce qu'il sert.
Qui aurait appris par coeur la chanson d'Habacuc.