lundi 8 octobre 2012

168__Il faudrait inventer un « Réorient », (ou qu’il s’inventât lui-même), un nouvel Orient, riant tel un jeune ocelot, comme une ré-invitation à s’accorder aux forces du monde mental qui cheminent invisibles en javelots, un ré-accordage de l’Homme à lui-même, peut-être grâce au diapason qui servait jadis à tuner la grande cithare de l’amour et qui, dans le grêle aujourd'hui, chème.
Cet Orient frais pourrait naître n’importe où (qu’importe le lieu de l’ivresse pourvu qu’on ait pas la passion pauvresse), à Cythère, mais aussi à Moscou, au Caire comme à Tombouctou, à Paris-Texas de même qu’aux Ulis, à Beyrouth, Chengdu ou Beersheva, jusqu'aux soutes du Kamtchatka. le nouvel Adam, jamais aussi réorienté que lorsqu’il encontre les dames de la Côte, sortirait de la rosée de ce nouvel Orient et suivrait, sur les chemin du mil et de l'épautre, de très près les traces de la nouvelle Eve, cyber autant que Cybèle, gardienne des nouveaux savoirs si beaux que nulle charge cariatide ne voûte. Cet Adam serait peut-être aveugle (à la haine, aux stéréotypes), comme le sont souvent les meilleurs accordeurs de sentiments pionniers qui jamais en vous ne beuglent ni s'étripent. Ils ont en mémoire le pianotage, fait avec les pieds, des anciens désorientés qui pataugeaient si bruyamment dans la glaise usée de leur faconde jusqu’à la corde du dernier accord du désaccordement de leur âme et de leur corps avec la beauté du monde.