42__Soudain, voilà déjà deux nuits, je rêvais que le parler véhiculaire de la France avait tourné finnois. Je ne sais pas comment avait pu faire l'ob-ougrien pour s'acclimater, mais sa force était telle qu'il consacrait désormais, sans aucun apparent désarroi, tous les échanges menés de vive voix. Encore tout frais émoulus de cette fine gangue loquace, les Français semblaient transis d'un froid cocasse. Les boulangères et les facteurs fleuraient bon la danse nouvelle d'une gestuelle en bois, mais le pataquès n'était pas la loi, les traits d'esprit français ne connaissaient pas de casse, bien qu'ils fussent moins vivaces, comme encore dans leur noix. La parlotte se chauffait d'une autre bimbeloterie, on ne papotait plus sur l'habituel tas de verroterie fumée ou claire, la nouvelle ambre vernaculaire, étirée en un mince ruban déroulé de guingois, dévorait son placenta de mots tombés par terre. l'habitus était d'un autre ambitus. La phonè finnoise plantait ses bouleaux dans les voix et pulsait des salves de bonjour d'une sève élevée vivante sur le pavois de beaux Päivää.