dimanche 24 février 2013

202__Le complexe de la vague chez Flaubert, le jeune, le tendre, le vierge,  le normand, l'amoureux, me dérange un peu. Cela pourrait être intensément bachelardien 
avant l'heure, c'est juste une scène freudienne primairement sexuelle à fil rouge oedipien.
Son Elisa semble devoir ne jamais 
le quitter, il la transporte partout avec lui jusqu'au coeur de centaines de pages de sa littérature, bien après les premiers émois de l'adolescence incertaine,
cette Elisa-la-douce est sa Vénus à la fourrure, 
un trophée sentimental portatif, une parure. 
D'autres en dirent plus long en une seule chanson, tout en nous enfonçant les ongles de leurs images bien plus profond. 
Le tropisme presque fétichiste sur les sourcils des femmes, c'est très bien, je le partage, mais la description de ceux de madame Schlésinger 
me laisse perplexe (fait hausser les miens), elle m'en rappelle une autre, celle qui narre la complexion de ceux qui cerclent les arcades de
Madame Arnoux dans le premier chapitre de l'ES, et je sais que c'est à dessin, 
que Flaubert l'a décidé ainsi, ce sont les mêmes. 
Mais c'est cette émotion identique à laquelle son oeil se colle sans pouvoir s'en détacher, reprise en boucle, qui désarçonne
et qui accule ; 
le trait des poils soyeux qui fait un arc 
et qui allonge sa brisure en pente douce jusque bien au-dessous du relief palpable de la pommette, grignotant l'os zygomatique, là-non, 
j'ai un mouvement de recul, 
on est plus dans la beauté 
mais presque face aux visages des clowns affreux qu'on voyait pâteux, épatés
en peinture sur les murs des appartements de la moyenne bourgeoisie pompidolienne. 
Flaubert le fait exprès, on peut en avoir la quasi certitude, 
pour ruiner tous les clairs de lune à Maubeuge
et leurs habitudes, 
et pour mettre d'autorité l'infini à portée du caniche de Marcela Iacub (qui s'appelle "Léa", et n'en peut mais dans son hébétude.) C'est bien articulé mais ça bordure et découd la perspective cavalière 
du romanesque traditionnel, après ça finito il romanzo, bonjour le nouveau roman. En France en tout cas. 
Car je ne vois pas
Pasternak se résoudre à décrire ainsi les sourcils de Lara Antipova, 
son idée de l'amour et de l'infini s'y opposait, 
avec une incompatible radicalité. Mais rien de commun entre une plage "picarde" et une steppe 
de l'Oural, 
les femmes ne portent pas les mêmes étoffes. 
Certaines épouses de Romanov
oude boyards se baignaient nues dans la neige et l'eau glacée. 
Le caractère normand est plus acide et rugueux, souvent bien plus à vif et rapeux,
que l'esprit russe qui est plus pelucheux quoiqu'infiniment plus tanné.