mercredi 7 novembre 2012

Derviche Renoir



Salaison de théâtre

178_ Le joli néologisme (est-ce un mot-valise, un amalgame sémantique, une dérivation lexicale, un portmanteau lewis carrollien poétique ? On n’en sait rien, ne nous en dit rien, nous laisse sans vivres syntaxiques au bout de la règle de grammaire d'un isthme au suffixe pantin) de tournaison, créé par Jean Renoir, aurait pu brancher les réalisateurs venus après lui poursuivre l’idée, déjargonner, par un fin élagage, le fonds du vocabulaire technique et ses combinaisons qui s’attachent au tronc de leur métier. Cadraison, filmaison, repèraison, photographaison, luminaison, castingaison, cela sonne mieux, cimente efficacement d'un nouveau corail d'expressions la barre qui sépare, par ses artifices et conventions, le grand large extérieur-jour de l'écrit d'avec le story-board des images intérieur-nuit au mince et frêle lagon, et décrit de façon fantastiquement plus précise les choses de la profession que les usés et barbares cadrage, filmage, repérages, photographie, lumière, distribution, fournis par la raison et ses dériveurs, emportant l'adhésion des habituels gaffers, qui tournichent sur eux-mêmes comme des serveurs à la morte-saison.