mercredi 30 mai 2012

Un djinn en acier drapé



135__La vie clandestine de Salman Rushdie . Joseph Anton, Mémoires.
(mai 2012, les journaux).

Joseph entonne un hymne aux classiques qui ne voguent plus qu'en rade et, salement rejeté par la foule en délit d'ignorance anonyme, s'enfuit en Ecosse, doux pays des cerisaies dépéries, où il peut enfin couler des joues heureuses qui, d'elles-mêmes en toute connaissance de trope éponyme, se mettent à creuser un lit de larmes en forme de rimonim d'Achille à Patrocle, versées en cadence ossianique, liées par la strophe clanique, dans une pluie de fantômes d'effarement à paupières, qui ruisselle de plis en surplis, sous la verte tension de traits de fer, tombant à la surface d'une peau à la cosse d'angoisse rendue mécanique, fourbue sous la scansion d'un temps qui n'est que d'hiver, par la grâce en suspension d'un toss en acier glacé, trempé, de l'attente, toujours trompée, de la retombée du  jour de l'attentat atroce. Joseph n'a pas vieilli jamais.